Un pont est-il une passerelle ?

Publié le par Yves-André Samère

En page 6 du « Canard enchaîné » paru ce matin, un dessin d’ailleurs trop petit de Pancho m’a sauté au visage, illustrant une critique littéraire de David Fontaine, à propos du roman Jacob, Jacob de Valérie Zenatti. J’ai reconnu le Pont Suspendu qui relie, à Constantine, les deux rives du Rhumel – le torrent local, nulle part nommé. Or, si j’en crois le signataire de l’article, l’auteur du roman en parle comme de « la passerelle des vertiges ». N’ayant pas lu le livre, j’ignore si son auteur en parle vraiment ainsi, mais ce pont n’est en rien une passerelle, c’est un pont de bonne taille, dont la chaussée permet le passage de deux véhicules de front, et qu’empruntent les voitures et les camions.

En réalité, à Constantine, il y a bien une passerelle, mais elle n’est pas à cet endroit. Il s’agit, en amont, plus au sud-est et à six cents mètres de là, de la passerelle Perrégaux, qui n’est accessible qu’aux piétons car elle est fort étroite, et qui vous flanquera bien le vertige si vous vous y aventurez. Longue d’une centaine de mètres, elle relie le quartier de la gare à un ascenseur permettant d’accéder à la rue principale qui conduit au centre de la ville. Je n’y suis passé qu’une fois, et je me sentais comme James Stewart dans Vertigo.

L’auteur de l’article, fidèle à la nouvelle mode du « Canard », oublie de se relire, écrit tantôt auteure et tantôt auteur, et reproduit (ou il oublie de corriger) une phrase aussi mal fichue que « comprendre le français, autrement, il est la loupe, qui permet de distinguer, les subtilités de la langue », et je vous épargne la suite. De toute évidence, soit ce journaliste, soit l’écrivain dont il rend compte, saupoudre sa prose de virgules semées au petit bonheur ! Mais si c’est l’écrivain, pourquoi louanger son style ? Voilà un bouquin que je ne vais m’empresser de ne pas télécharger !

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