Encore un peu de taxe carbone, M. Hulot ?
Alors voilà, Nicolas Hulot s’est déclaré candidat à la Présidence de la République. On n’a pas fini de rigoler, je le sens.
Ce monsieur Hulot, qui devrait bien prendre des vacances, est, je crois, l’inventeur du concept de la « taxe carbone ». L’expression frappe les imaginations, et elle a eu beaucoup de succès... chez nous. L’embêtant, c’est qu’elle n’est appliquée que par de petits pays comme le nôtre, mais qu’on ne peut pas croire que cette initiative va impressionner les deux pays les plus peuplés de la planète, la Chine et l’Inde. Là-bas, ils s’en fichent, de la pollution et du climat. Ce que veulent les habitants de ces pays, c’est le développement économique : pour eux, c’est plus important que tout le reste – y compris la démocratie, un mot qu’ils entendent mal (lorsque je lis que l’Inde est « la plus grande démocratie du monde », je me tords de rire). Et le développement économique, cela implique davantage de nourriture, davantage d’énergie (on a peine à imaginer la propagation des maladies là où l’électricité manque, parce qu’on ne peut rien conserver dans des frigos comme les nôtres), de l’eau courante et potable partout, des maisons mieux isolées, et un tas d’autres commodités dont nous disposons, mais qu’eux n’ont pas.
Prenons un exemple tout simple : en Côte d’Ivoire où l’eau n’est potable que dans la ville d’Abidjan, tous les étrangers, principalement des Français, achètent des filtres à eau, sorte de bougies en calcaire capables de retenir les impuretés et les parasites – comme les amibes. Les Ivoiriens, eux, ne filtrent rien, car ces accessoires coûtent cher. Résultat, ils sont malades, souffrent de dysenterie, d’amibiase et autres amusettes, sans compter le paludisme qui y fait des ravages. Si on leur parle d’économiser l’énergie en construisant des éoliennes, ils ouvrent des yeux comme des soucoupes, eux qui en sont à brûler le bois de leurs forêts.