Espionnage prévu au Royaume-Uni

Publié le par Yves-André Samère

À ceux qui douteraient encore que le Royaume-Uni n’est qu’un paravent des États-Unis et lui sert à la fois de valet de chambre et de faux-nez, sachez que le gouvernement de ce pays a prévu de faire voter une loi que des gens moins modérés que votre (très humble) serviteur qualifieraient sans doute de « scélérate ». Ce n’est d’ailleurs pas moi qui le révèle, c’est la reine Elisabeth herself, puisque, dans un discours de mai dernier, elle a confirmé que « son » gouvernement avait l’intention de mettre l’ensemble des Britanniques sous surveillance étroite.

Comment ? Ainsi : les fournisseurs d’accès à Internet seraient contraints, par cette loi, de conserver dans un registre l’ensemble des données de connexion de leurs abonnés, de façon beaucoup plus précise qu’actuellement. Pour le moment, lesdits FAI se contentent de noter les heures de connexion et de déconnexion d’un abonné. Si la loi passe, ils devront garder pendant un an la liste complète des sites visités par leurs clients, plus les métadonnées de tous leurs courriers électroniques et de leurs appels téléphoniques par VoIP (comme le service Skype). Vous objecterez que toutes ces données ne sont pas hébergées en Grande-Bretagne, par exemple les courriers échangés via les webmails comme Gmail, mais le projet de loi prévoirait d’obliger les FAI à collecter et à conserver des données de services étrangers qui transitent par leurs réseaux.

Cet espionnage à grande échelle ne coûterait que 2,2 milliards d’euros ! Avouez que ça ne vaut pas la peine de s’en priver.

Naturellement, tout connaisseur sait bien que ce projet est idiot. Naguère, les États-Unis avaient monté à grands frais leur réseau Echelon, qui espionnait le monde entier, via de gigantesques antennes paraboliques, installées, notamment, en... Grande-Bretagne. But : détecter toute entreprise terroriste en recherchant certains mots considérés comme « sensibles » dans les courriers échangés par vous et moi. Naturellement, la parade n’a pas tardé, et les internautes, dont votre (toujours aussi humble) serviteur se sont bien divertis à inclure dans leurs messages des termes qui flanquaient des boutons aux robots de surveillance : bombe, Kadhafi, islam, chiite, kill the President, World Trade Center, et autres amusettes. Surmenage garanti !

Outre cela, fabriquer et nourrir une base de données concernant tous les Britanniques va inévitablement exciter la convoitise des vrais pirates, qui ne vont pas tarder à se jeter sur cette proie comme la vérole sur le bas clergé. Ce qu’on appelle un effet pervers. C’est pourquoi Wikipedia a déjà prévu de crypter toutes les communications avec la Grande-Bretagne, pour échapper à cet espionnage, c’est-à-dire éviter que le gouvernement puisse savoir quelles pages ont été consultées par ses visiteurs. Les webmasters des autres très grands sites ne tarderont sans doute pas.

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