Eva Joly est-elle pressurisée  ?

Il y a deux jours, dans la conférence hebdomadaire des grands oracles de la presse (vous savez, ceux qui savent tout sur tout), tenue sur Canal Plus dans le Grand Journal du prodigieux Denisot, on a pu entendre Thomas Legrand, chroniqueur politique matutinal sur France Inter, affirmer qu’Eva Joly était « pressurisée ». Il voulait dire, évidemment, qu’elle était soumise, en tant que candidate à l’élection présidentielle, à une certaine pression, principalement médiatique, mais aussi politique.

Le mot m’a fait tiquer (j’ai failli écrire « triquer », exécrable dactylo que je suis. Par chance, et au contraire de mes petits camarades blogueurs, moi, je me relis).

Certes, certes, je ne prétends pas tout savoir, et je ne suis rien en comparaison de monsieur Legrand, puisque lui cause dans le poste et que cela m’arrive rarement. Néanmoins, je suis allé à l’école, et j’y suis même entré (ça, c’est une blague d’un humoriste professionnel : je ne pique pas en douce les vannes des autres). Là, j’ai eu deux ou trois institutrices qui m’ont fait entrer dans la tête que, quand on ne savait pas, le mieux était encore de se renseigner. Je me suis donc renseigné sur le verbe pressuriser, et tous les dictionnaires consultés, récents puisque le mot est d’origine technique, sont d’accord : pressuriser, cela consiste à maintenir une pression de gaz constante à l’intérieur d’un espace clos, par exemple un avion, ou… l’emballage d’un produit alimentaire – dans lequel on préfère d’ailleurs maintenir le vide, ou presque. Et j’attends les commentaires des habituelles âmes charitables qui vont me reprocher d’avoir oublié un ou deux autres sens possibles de ce mot.

De tout cela, je déduis que madame Joly est un récipient contenant du gaz à une pression constante. Ce qui, après tout, est possible, tout dépend de son alimentation.

Pourtant, ne dit-on pas actuellement que sa candidature risque d’imploser ? On a donc fait le vide dans madame Joly, comme à l’intérieur d’un tube cathodique ? Je ne comprends plus. Comme disait De Gaulle, « Peuple français, aidez-moi ! »