Ève Ruggieri, grande historienne

Publié le par Yves-André Samère

Je n’ai pas évoqué ce détail dans mon article sur Mozart, mais je ne résiste pas au plaisir de rendre hommage à la grande historienne Ève Ruggieri, qui était l’une des spécialistes invitées dans l’émission dont je parlais.

Ève, donc, nous a entretenu de l’opéra de Wolfie Les noces de Figaro, et, histoire de montrer l’audace du compositeur, a évoqué ce couplet dans lequel Figaro dit quelques mots désagréables sur le comte Almaviva, parce que ce dernier brûle de l’envie de le cocufier avec Suzanne, future femme de Figaro. Et Ève a souligné combien cette diatribe était audacieuse, à l’époque, a-t-elle mentionné, où existait « le droit de cuissage ».

En dépit de mon ardent désir de voir madame Ruggieri admise à l’Institut, je suis au désespoir de rectifier : non seulement il est très douteux que le droit de cuissage ait jamais existé (c’est une légende tenace), mais on est certain que, dans le cas contraire, il n’existait certainement plus à l’époque où se déroulent les évènements de l’opéra mozartien. Je sais bien que tout le monde y croit, mais ce n’est pas une raison suffisante. Tout le monde a cru aux Martiens et à leurs soucoupes volantes à partir de 1947, mais on n’en a jamais eu confirmation !

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Qu’Ève Ruggieri ne connaisse rien à quoi que ce soit, j’en suis bien persuadé. Elle a naguère été directrice des programmes de France Inter, et elle avait engagé, pour les émissions du matin, un<br /> numérologue. C’était tout à fait dans l’esprit d’une grande radio nationale.
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N
Eve Ruggieri ne connait rien à Mozart. Elle se trompe depuis des années en le prenant pour un séducteur et un libertin. Nous sommes très nombreux à être de cet avis, et je m'en suis aperçu en<br /> écrivant sur le site de France 2 dans l'émission Secrets d'histoire sur Mozart, que j'avais prédit très nulle, ce qui n'a pas manqué d'arriver
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Y
Bien sûr. Mais justement, ce qu’on appelait « droit de cuissage » n’était pas considéré comme un viol, mais comme un privilège du seigneur. Donc normal.<br /> <br /> Or il est certain que l’Église n’aurait pas admis ça.
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D
Qu'il y ait eu des viols de paysannes par les troupes des seigneurs pendant le Haut Moyen-Age, sans doute. Mais le "droit de cuissage" est une vaste fumisterie sans doute imaginée au XIXème siècle.<br /> Imaginons l'état d'esprit des sujets du Seigneur s'il se permettait un tel acte... surtout si ledit seigneur, comment dire, était légèrement déficient pour honorer la belle (ouf, je m'en suis<br /> sortie).<br /> Sans compter l'enseignement des curés, plutôt drastique là-dessus (tu ne convoiteras point la femme de ton voisin), ne serait-ce que pour préserver la cohésion sociale.
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