Ève Ruggieri, grande historienne
Je n’ai pas évoqué ce détail dans mon article sur Mozart, mais je ne résiste pas au plaisir de rendre hommage à la grande historienne Ève Ruggieri, qui était l’une des spécialistes invitées dans l’émission dont je parlais.
Ève, donc, nous a entretenu de l’opéra de Wolfie Les noces de Figaro, et, histoire de montrer l’audace du compositeur, a évoqué ce couplet dans lequel Figaro dit quelques mots désagréables sur le comte Almaviva, parce que ce dernier brûle de l’envie de le cocufier avec Suzanne, future femme de Figaro. Et Ève a souligné combien cette diatribe était audacieuse, à l’époque, a-t-elle mentionné, où existait « le droit de cuissage ».
En dépit de mon ardent désir de voir madame Ruggieri admise à l’Institut, je suis au désespoir de rectifier : non seulement il est très douteux que le droit de cuissage ait jamais existé (c’est une légende tenace), mais on est certain que, dans le cas contraire, il n’existait certainement plus à l’époque où se déroulent les évènements de l’opéra mozartien. Je sais bien que tout le monde y croit, mais ce n’est pas une raison suffisante. Tout le monde a cru aux Martiens et à leurs soucoupes volantes à partir de 1947, mais on n’en a jamais eu confirmation !