Exil (pour les) doré(s)
Les célébrités qui, parce qu’elles n’aiment pas Sarkozy et son régime, s’exilent ostensiblement à l’étranger (contrairement au cher Johnny Hallyday qui, lui, s’est exilé en Suisse PARCE QUE lui adore Sarkozy, mais Johnny, c’est Johnny), ne m’inspirent aucune considération particulière – même si j’aime assez Yannick Noah. En effet, pour pouvoir le faire, il faut posséder beaucoup d’argent, et on voit peu d’ouvriers de chez Renault aller s’installer en Suisse le temps d’un quinquennat.
C’est pourquoi j’ai peu de sympathie pour Marie Ndiaye, et ça n’a aucun rapport avec son talent d’écrivain. En outre, je la soupçonnerais assez d’en avoir beaucoup rajouté sur les raisons de son exil : le régime qui prévaut actuellement en France est ridicule, certes ; mais « monstrueux », n’exagérons rien, on en a vu d’autres. Par exemple, à la tête de l’État, un général avec les pleins pouvoirs, secondé par une police secrète, un pseudo-service « d’Action Civique » recrutant des tueurs, et une télévision entièrement contrôlée par le gouvernement, avec un ministre de l’Information dictant à la rédaction le sommaire du Journal Télévisé. Nous en sommes très loin, heureusement. Et l’on devrait peut-être expliquer à Marie Ndiaye qui étaient Christian Fouchet, Alain Peyrefitte, René Tomasini, Roger Frey, Jacques Foccard et Raymond Marcellin, voire Maurice Papon.