Heu-reux !
Il paraît, selon RTL, que François Hollande est enfin heureux. Non pas tant d’avoir remplacé une femme acariâtre par une actrice plus jeune et plus jolie, et surtout sachant sourire sans avoir l’air de se préparer à mordre – là, c’est moi qui brode un peu –, puisqu’il avait déjà, et sans y être forcé, remplacé par ladite femme acariâtre une illuminée se prenant à la fois pour Jeanne d’Arc et pour la République. Non, ce qui le rend heureux, c’est le fait qu’après tous les bides successifs qu’ont remporté ses engagements (oh pardon ! Il faut dire « les objectifs », si on veut que ça sente un peu le Sapin) d’inverser la courbe du chômage, comme le prescrivent les communicants, experts en langue de bois – ben oui, faire baisser le chômage, c’est vulgaire –, après cette succession de bides, donc, plus personne ne croit un mot de ce qu’il promet. Et par conséquent, tenu désormais pour un incapable et un hâbleur, le voilà débarrassé de cette fâcheuse obligation : tenir ses promesses.
(Je précise que je ne reprends pas à mon compte cette mauvaise opinion, que soutiennent seulement quelques dizaines de millions de Français. Je me contente d’écrire qu’il aurait dû s’y attendre, et donc, ne pas se faire élire à la présidence. Il y avait une chanson, autrefois, qui disait « Ah il fallait pas, il fallait pas / Qu’il y ailleeeuuu / Ah il fallait pas, il fallait pas / Y aller »)
Comme je l’ai parfois écrit, tout me rappelle un film. Mais, pour une fois, cette situation me rappelle plutôt un livre. C’était dans un roman d’Edgar Rice Burroughs, l’auteur des aventures de Tarzan. Cela s’appelait Tarzan et la jeunesse éternelle (en anglais, Tarzan’s quest, 1935), et il y avait une scène où, dans l’expédition à laquelle Tarzan servait de guide, le prince russe qui avait épousé la femme richissime qui la finançait, Sborov, et le pilote de l’avion du couple, Brown, lesquels se détestaient, se disputaient. Et le premier disait à l’autre : « Vous me mettez tout ce qui arrive sur le dos, arrêtez de me rendre responsable de nos ennuis ! ». Et l’autre répliquait : « Rassurez-vous, je ne vous tiens même pas responsable de votre ombre ! ».
J’ai toujours rêvé de pouvoir dire cette vacherie à quelqu’un, mais je n’ai jamais trouvé la cible idéale. J’aurais dû faire de la politique.