Histoire de poubelles
La plupart des rues de Paris sont garnies de poubelles, qui, depuis le plan Vigipirate, datant de presque dix ans, ne sont plus de vraies poubelles. Exception notable, il n’y a pas la moindre poubelle ou ersatz de poubelle sur... les Champs-Élysées ! Ben oui, ces sacs de plastique vert, c’est d’un moche, on ne peut imposer leur vue aux cent millions de visiteurs qui se baladent annuellement sur l’avenue. Et songez que le Palais de l’Élysée se trouve tout en bas : un président de la République en saurait souiller ses yeux de cette vision.
Il s’ensuit que les Français, qui sont des cochons – et pas seulement dans l’intimité –, jettent à terre leurs canettes de bière et leurs papiers gras. Du coup, la « plus belle avenue du monde » (sic) s’en trouve encore embellie.
Heureusement, des esclaves de la mairie se chargent du nettoyage à partir de six heures du matin, mais comme ils ont l’audace de ne pas travailler gratuitement, et qu’ensuite, entre 14 heures et 20 heures, c’est une société privée qui prend le relais (les promeneurs sont plus nombreux l’après-midi), la facture du nettoyage se monte à 720 000 euros par an.
La municpalité voudrait bien installer de nouvelles poubelles, rien que sur les Champs-Élysées, et il en faudrait une soixantaine, qui s’ajouteraient aux trente mille pour les autres rues – appel d’offres prochainement, si vous avez une idée.
Détail : les nouveaux modèles devront être munis d’un éteignoir pour les cigarettes. La préfecture de police procède en ce moment à des « tests d’explosion » (de rire ?) de ce qui existe déjà, pour savoir si Vigipirate y trouvera son compte. Verdict en juin. Moi, je n’y tiens plus.