Je devrais être chef du protocole
Profitant (lâchement) de ce qu’il pratique à outrance l’autodérision, je me paie souvent la tête de Stéphane Bern, mais, pour une fois, coup de chapeau. Dans son émission enregistrée hier à RTL et diffusée seulement aujourd’hui, il recevait Siméon II, ex-roi de Bulgarie, qui présente l’intéressante particularité d’être devenu Premier ministre de son pays après son retour d’exil.
Or, tout au long de l’émission, pas une fois il n’a commis la bourde que font tous les blaireaux de la planète, d’appeler un roi « Majesté » : on sent que Bern connaît le protocole. À un roi, on dit « Sire », et seulement ça. Ce que Bern a fait scrupuleusement. Et à une reine, on dit « Madame », rien d’autre.
Merci donc à Stéphane de confirmer ce que j’ai plusieurs fois noté ici.
(Je suggère à ce pauvre François Hollande de me nommer chef du protocole de l’Élysée, ça lui éviterait de commettre d’autres âneries, comme de rompre avec sa maîtresse par un message à l’Agence France-Presse, où d’y insérer un pléonasme disant qu’il mettait fin « à la vie commune qu’il partageait avec Madame Trierweiler ». Dire que ce type a fait des études dans TROIS grandes écoles ! Des incultes à la tête de l’État, on avait cru en toucher un avec Chirac, mais Hollande bat tous les records. Chirac, lui au moins, comprenait le russe : il a lu tout Pouchkine dans le texte original, et a fait une traduction d’Evgueni Onéguine quand il avait dix-huit ou dix-neuf ans, mais personne n’a voulu l’éditer ; et quelques années plus tard, quand il est devenu Premier ministre de Giscard, tout le monde voulait l’éditer, or c’est lui qui a refusé alors)