L’État aussi perd de l’argent en Bourse

Publié le par Yves-André Samère

Si les habitués de la Bourse peuvent se plaindre que leur portefeuille d’actions a subi de rudes coups depuis trois ans, le plus à plaindre est encore... l’État lui-même ! Ne pas oublier en effet que l’État est actionnaire de grandes entreprises, alors qu’il n’a pas investi un fifrelin dans celles qui rapportent le plus ou dont l’action a le moins diminué, telles Hermès, LVMH ou Air Liquide.

C’est qu’il est surtout actionnaire d’entreprises peu internationalisées, donc peu avantagées par la croissance des fameux pays émergents, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), alors que celles dont il possède tout ou partie du capital exigent des investissements massifs – et donc les boursicoteurs les boudent plus ou moins.

C’est ainsi que Dexia s’est écroulée, qu’Air France fait face à de douloureuses transformations, et qu’Areva subit le contre-coup de Fukushima, alors qu’elle n’y est pour rien. Mais le pire, c’est EDF.

L’an dernier, EDF rassemblait 57 % du patrimoine de l’État, or son action n’a cessé de baisser. À ce jour, elle vaut 15,13 euros, et a baissé de 19,52 % depuis le début de l’année. L’État y est majoritaire à 84,5 %, mais plus de 12 milliards d’euros ont fondu comme neige au soleil depuis le 1er septembre dernier, où sa participation au capital valait 39 milliards.

Pour tout arranger, l’État possède aussi GDF (pour 36 %), Safran, Thalès et Aéroport de Paris, qui ne vont guère mieux. Enfin, il y a France Télécom, dont il possède 27 %, et auquel Free a porté un coup sérieux récemment.

Cessez de ricaner, l’État, c’est vous, on va donc vous prier de bien vouloir reboucher les trous. Tous à vos portefeuilles, mais pas boursiers, cette fois.

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