La honte, qui en est responsable ?

Publié le par Yves-André Samère

Je me fiche bien du football et de tout ce qui l’entoure. Le football est un jeu, à la rigueur un sport, mais certainement pas « une grande cause nationale », comme ils disent...

Je me fiche bien du football, mais je ne me fiche pas de la réputation du pays auquel j’appartiens, dans lequel je vis, et qui aujourd’hui est la risée du monde entier. Et il a raison, Alain Finlkelkraut, de dire que cette réputation ne devrait pas être incarnée, encore moins sabotée, par une poignée de voyous, milliardaires et débiles mentaux, si éblouis par leur propre bonheur d’être ce qu’ils sont – ou se croient – qu’ils méprisent tout le monde et n’ont même plus un regard pour les millions de naïfs qui les admirent bien à tort. Mais enfin, la responsabilité n’est pas de leur fait, il faut la chercher bien plus haut.

Ainsi, on a entendu Roselyne Bachelot, qui est aussi le ministre des Sports, souhaiter que l’équipe de France rentre au pays « le plus tard possible ». Elle voulait dire qu’elle leur souhaitait d’être éliminés le plus tard possible, hypothèse hautement irréaliste, mais passons. Ce que j’aurais souhaité, moi, c’est que Roselyne Bachelot rentre au pays le plus tôt possible, c’est-à-dire dès hier, afin de se désolidariser des pestiférés, mais, par manque de courage ou de convictions, elle n’en a rien fait.

Mieux encore : cette équipe n’a été sélectionnée, pour participer à la Coupe de Monde, qu’à la suite d’une tricherie, la fameuse « main de Thierry Henry ». Or, comment cette tricherie a-t-elle été qualifiée par le président de la République en personne ? Par cette déclaration stupéfiante à TF1 : que l’essentiel, c’était que l’équipe de France se soit qualifiée. Lorsque leur propre chef d’État vient dire en public qu’un joueur a bien fait de tricher, et surtout, lorsque nul n’a jugé utile d’annuler le but indûment marqué – au détriment d’une équipe étrangère qui n’avait pas démérité –, comme voulez-vous que les bénéfiaires de la tricherie n’en tirent pas les conclusions que tout leur est permis ?

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
<br /> Réponse au premier commentaire, sur l’impuissance des arbitres : si une règle est inepte, si elle est inspirée par la sclérose d’inspiration passéiste, il faut la changer, et c’est aux plus<br /> hautes instances du sport que cela incombe. Après tout, cela fait plusieurs décennies que les arrivées des courses de chevaux sont filmées, et qu’on modifie éventuellement le classement après coup.<br /> Je ne cautionne donc pas le « quoi que les spectateurs aient vu », en ce sens qu’il ne s’agit pas d’un jugement subjectif, mais d’un fait incontestable.<br /> <br /> Cela dit, je ne crois pas que les plus hautes instances du sport, c’est le gouvernement. Celui-ci ne devrait s’occuper, en les subventionnant, que des petits clubs AMATEURS, pas des grands clubs<br /> professionnels, qui disposent d’autres ressources.<br /> <br /> Réponse au second commentaire : les politiques croient que leur « image » dépend de leur assiduité, réelle ou feinte, aux manifestations sportives. Du pain et des jeux du cirque,<br /> rien n’a changé depuis l’Antiquité. Mais un chef d’État qui aurait le sens des véritables valeurs s’abstiendrait d’aller faire le gugusse dans les tribunes d’un stade, il devrait même refuser<br /> d’assister aux Jeux Olympiques, et encore plus, refuser de les inaugurer quand ils se passent dans son pays. Voir le livre d’Albert Jacquard « Contre les Jeux ».<br /> <br /> <br />
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D
<br /> Mais alors, pourquoi nos politiques et le "premier" en premier, n'ont pas invoqué cette règle de la toute-puissance du jugement de l'arbitre ?<br /> On avait vraiment l'impression que c'était une tricherie...<br /> <br /> <br />
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