La peine de mort est rentable !

Publié le par Yves-André Samère

Amateurs de raisonnements spécieux, je vous conseille le petit article figurant cette semaine en page 8 du « Canard enchaîné », colonne 7, tout en bas de la page. Il y est question de la rentabilité… de la peine de mort aux États-Unis !

Résumons : « Un condamné qui attend son exécution coûte trois millions de dollars par an », dit « Le Canard » citant « Le Figaro », tandis que, s’il est seulement condamné à la prison à perpète, il ne coûte qu’un million. Donc il est plus rentable de condamner à la prison.

Rien vous frappe ?

On ne nous dit pas si ce million de dollars est dépensé par an, ou sur toute la durée de l’incarcération, qui, par définition, est extensible et imprévisible. S’il s’agit d’un million par an, au bout de trois ans, le taulard commence à coûter cher, et il eût été plus simple de le faire griller sur la chaise électrique, non ? Pensez aux contribuables ! Si, au contraire, c’est à la durée totale de l’incarcération qu’on doit imputer ce misérable petit million, comment fait-on pour respecter cette somme forfaitaire au cas où le taulard s’obstine à vivre au-delà du raisonnable ?

(À mon avis, on devrait faire signer un contrat au condamné, par lequel il s’engagerait à mourir au-delà de trois ans. Il existe bien des contrats qui vous obligent à vous taire quand une firme vous indemnise mais ne veut pas qu’on le sache. La société Noos, qui était naguère mon fournisseur d’accès à Internet et à la télé, a bien essayé de jouer ce petit jeu avec moi, en m’offrant… trente euros ! Sans succès, je dois dire)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Caryl Chessman, pendant douze ans. De janvier 1948 à mai 1960. J’ai lu ses quatre livres. Il était devenu expert, en prison.<br /> <br /> Précision : il n’a jamais tué personne. Mais le fait d’avoir obligé une de ses victimes, qu’il dévalisait, à monter dans une voiture, a été assimilé à un kidnapping en raison de la loi<br /> Lindbergh. Et le kidnapping était passible de la peine de mort.
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D
Quand on sait en plus qu'un condamné "dans le couloir de la mort" peut attendre pendant 20 ans son exécution, jusqu'à épuisement de tous les recours, ce calcul est ridicule. Aussi bien pour les<br /> prisonniers à vie que les condamnés à mort. Le débat serait ailleurs, à mon avis !
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