Le plagiat, langue d’Ésope

Publié le par Yves-André Samère

Selon le pays où l’on vit, le plagiat peut être un handicap ou... un atout ! Je connais un exemple des deux.

Le 3 avril dernier, le président de Hongrie, Pal Schmitt, a dû démissionner sous la pression populaire. En effet, le Sénat de l’université Semmelweiss de Budapest lui avait retiré son titre de docteur, après la publication par l’hebdomadaire « HVG » de larges passages extraits de sa thèse écrite... vingt ans plus tôt, qui traitait de l’histoire des Jeux Olympiques, extraits qui prouvaient que deux cents pages sur les deux cent quinze de son travail avaient été recopiées sur celui d’un expert. Si bien que, jusqu’à la presse de son propre parti, tout le monde lui tirait dessus. Il est donc parti, après avoir vainement tenté de faire croire qu’il avait « fait un travail honnête ».

Bien auparavant, et en Côte d’Ivoire, il était une fois un ministre des Finances, Henri Konan Bédié, qui brûlait d’être reconnu comme docteur en économie. Trop occupé – ou trop ignorant –, il fit appel à un universitaire et coopérant français, lui commandant secrètement une thèse sur un sujet relevant de ce domaine. Le travail dura dix mois, pendant lesquels il le paya cinq mille francs (français) par mois, via une série de chèques tirés... sur le compte de son propre ministère ! Le niais (je parle du ministre) se fit prendre la main dans le sac, un journal local le dénonça, et il fut convoqué chez le président de la République, Félix Houphouët-Boigny, qui... le gifla ! Puis, ayant demandé pardon (ça se fait beaucoup, en Afrique), il fut excusé, ne perdit pas son poste, et devint même par la suite président de l’Assemblée nationale, poste où, de par la Constitution, il devenait l’intérimaire légal en cas de décès du président. Ce qui finit par arriver en 1995. Et Henri Konan Bédié devint ainsi président de la République de Côte d’Ivoire !

Bien sûr, par la suite, il fut renversé par un général qui voulait devenir calife à la place du calife. Mais, comme dit Kipling, c’est une autre histoire.

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