« Le jour du Seigneur » dans mon quartier
Ce matin, non loin de chez moi, la télévision se déplace : France 2 retransmet en direct... la messe, dans son émission Le jour du Seigneur, depuis l’église Saint-Gilles-Saint-Leu, rue Saint-Denis, à Paris (que de « saints » !).
Moyens employés : quatre gros camions ont apporté le matériel et stationnent, deux de chaque côté, dans les rues qui bordent l’église. Plus une camionnette transportant l’imposante antenne parabolique pointant sur le satellite chargé de faire la liaison. Indifférents à la sex-shop qui fait face au portail de l’église, des techniciens s’affairent. Pas vraiment avec fébrilité, il faut le reconnaître. Dans l’église, ils ont installé des praticables pour les caméras, et mis des projecteurs puissants un peu partout, dont la lumière (eh oui, ils sont allumés) se voit de la rue. Or la messe est à onze heures, et il est à peine neuf heures et demie. Merci pour le gaspillage. C’est assez farce de nous recommander d’éteindre la lumière chez nous quand nous quittons une pièce.
Bref, et c’est là où je voulais en venir, beaucoup d’argent dépensé pour satisfaire une poignée de catholiques empêchés de se rendre à la messe. Est-ce vraiment un service public ? Le rôle de l’État et des entreprises publiques – subventionnées par les impôts –, c’est de protéger les plus faibles, les malades, les pauvres, les vieillards impotents. Pas de satisfaire les désirs des uns et des autres. La messe n’a aucune utilité publique, elle satisfait un désir privé.
Il va sans dire que les autres cultes sont à mettre dans le même sac : bouddhisme à 8 heures 20, islam à 8 heures 45, christianisme oriental à 9 heures 30, protestantisme à 10 heures. Mais le catholicisme est privilégié, avec quatre-vingt minutes d’antenne. La France reste « la fille aînée de l’Église », n’est-ce pas ?