Les Charlots font la Cour

Publié le par Yves-André Samère

N’y a-t-il donc que Jean-Michel Aphatie pour crier que la justice en France se comporte de manière honteuse ? C’était en tout cas le sujet de l’énorme coup de gueule, comme on dit dans les journaux bien écrits, qu’a poussé hier soir à la télévision le chroniqueur de RTL, à propos de la libération tardive de Loïc Sécher, coup de gueule qu’on aurait aimé entendre multiplier par mille dans TOUS les médias.

En 2000, Loïc Sécher, ouvrier agricole, est arrêté pour le viol d’Émilie, une jeune fille de 14 ans. Or il n’y a eu aucun témoin, toute l’accusation repose sur la plainte d’Émilie. Tiens ! Bizarre... On croyait qu’il existait un principe du Droit, exprimé par l’adage latin TESTIS UNUS, TESTIS NULLUS, ce qui signifie qu’un seul témoignage équivaut à pas de témoignage du tout. Malgré cela, Sécher est condamné une première fois en 2003, rebelote en appel en 2004, et dix de der un an plus tard, en Cour de Cassation.

Or, en 2008, la pseudo-victime avoue avoir tout inventé, par lettre envoyée au parquet général. Dès lors, rien ne justifie que Sécher reste en prison, et son avocat dépose une requête devant la commission de révision. Mais, deux fois de suite, sa demande... est rejetée ! Au nom de quoi ? De toute évidence, au nom de la réticence bien connue de la Justice, qui n’admet que difficilement être capable de se tromper.

En 2009 pourtant, alors que Sécher croupit en taule depuis seulement neuf ans bien que chacun le sache innocent, une troisième demande de révision est enfin prise en considération, et la commission accepte... de transmettre le dossier ! C’est trop de générosité. La contre-enquête menée par la Cour de cassation prouve enfin que la fille était vierge au moment des faits, qu’elle avait jadis accusé d’abus sexuels d’autres personnes, dont son père, et qu’une autre enquête sur une supposée agression physique commise contre elle en 2005 avait débouché sur un non-lieu, la justice la soupçonnant de s’être auto-mutilée. Autrement dit, la prétendue victime était folle à lier.

Et le mardi 13 avril 2010, la Cour annule enfin la condamnation et ordonne que Loïc Sécher soit remis en liberté. Mais pourquoi donc, alors qu’on le savait innocent depuis 2008, a-t-il passé deux ans de plus en prison, où il n’avait pas sa place ?

Comme si cela ne suffisait pas, reconnu pleinement innocent, Sécher devra... subir un nouveau procès en cour d’assises, où l’on devra prononcer un verdict de non-culpabilité. C’eût été trop simple de reconnaître que certains juges, y compris ceux de la plus haute juridiction du pays, sont, soit des charlots, soit d’obstinés vaniteux, dont leur vanité a fait d’immondes salopards.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
<br /> Il y a quelques années, on ne pouvait pas faire appel d'un jugement d'assises, car on considérait que le "jury populaire" était souverain. On a introduit l'appel. Cependant, si une personne a déjà<br /> fait appel d'un jugement d'assises, et qu'un "fait nouveau" remet en cause ce jugement, il doit subir un autre procès d'assises, seul un jury populaire peut défaire ce qu'a fait un jury populaire.<br /> C'est rude, mais indispensable pour qu'il soit "blanchi" et puisse avoir droit à des indemnités.<br /> On avait introduit l'appel en assises suite à des procès dont l'enquête judiciaire avait plus que bâclée...<br /> <br /> <br />
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