Les lois répressives ne servent à rien
Du temps de De Gaulle, de Pompidou et même de Giscard, le chômage en France était insignifiant. Les gens de pouvoir avait même tendance à le considérer comme un bien : il permettait de « peser », comme on dit élégamment, sur les salaires, car, sans chômage et donc sans possibilité de remplacer les mécontents, n’importe quelle entreprise était à la merci d’une grève prolongée !
Quand le chômage s’est mis à grimper, avec la fin des années soixante-dix (et ce n’est pas de ma faute si cela a coïncidé avec l’élection de Mitterrand à la Présidence, je jure que je ne m’acharne pas sur cette ignoble canaille), on a commencé à l’associer avec la notion d’insécurité. Ça, c’était une trouvaille pour la droite ! Idéale pour flanquer la trouille au bon peuple et l’inciter à bien voter. Je pense que tous les candidats de droite, depuis cette époque, doivent prier tous les saints du Paradis pour que le chômage ne diminue surtout pas. Et j’y inclus Le Pen, qui s’est mis à prospérer à partir de 1983.
Inévitablement, on s’est mis à enfiler ce collier de perles d’un nouveau genre : les lois répressives. Chez nous, on n’en manque pas, et elles suffiraient bien, vu que la Justice n’est pas si laxiste que le prétendent Sarkozy et ses sbires. Et faire croire que plus il y aura de lois répressives et moins il y aura de délinquance, c’est une escroquerie morale, en même temps qu’un défi au bon sens : veut-on nous faire avaler qu’un malfrat qui prépare un mauvais coup va auparavant lire la dernière édition du Code pénal pour savoir jusqu’où il peut aller ?
En fait, s’il a peur d’être pris, il a, en même temps, l’espoir qu’il pourra échapper au châtiment. C’est humain, n’importe quel gosse vous le dira.