Les religions au cinéma

Publié le par Yves-André Samère

Cinéphile, je suis aussi sélectif : je n’admire pas un cinéaste pour la seule raison que tout le monde l’admire (et c’est valable dans tous les domaines, puisque acteurs, écrivains, chanteurs, etc., tous passent au crible, mais tous ne franchissent pas la ligne d’arrivée). Ainsi, j’ai complètement cessé de voir les films de Polanski, Scorsese, Tarantino, Luc Besson, Jacques Audiard, et une poignée d’autres célébrités surestimées. Pour des raisons diverses. Les uns me dégoûtent (Polanski), d’autres visent bas (Besson, Tarantino), d’autres encore radotent (Scorsese) ou négligent de se documenter pour écrire leurs scénarios. Parmi ces mauvais amateurs, Jacques Audiard.

Cela devrait normalement vous surprendre, car Audiard a débuté comme scénariste, et il avait une haute réputation. Mais je m’en tiens à mon opinion, car elle est motivée.

Ainsi, dans son film à succès Un prophète, qui se déroule en partie dans une prison, quelqu’un dit à un garçon musulman : « Regarde, Icham, c’est Malik, ton parrain ». Donc, Audiard, qui fait un film entier sur les musulmans, croit que leurs enfants ont des « parrains » ! Si j’étais d’une nature moqueuse (mais vous savez que ce n’est pas mon genre), j’écrirais qu’Audiard souffre du même défaut que la quasi-totalité des scénaristes français, il ne se documente pas sur les milieux qu’il décrit. Dans le même film, voyez plutôt son mitard de la prison centrale, dans l’avant-dernière séquence : douze mètres carrés, une verrière laissant entrer le jour, plusieurs couvertures et un oreiller pour dormir... Il m’est arrivé d’être incarcéré dans une cellule bien pire que celle-là ! (Et je n’avais pas d’oreiller, ni même de matelas, je couchais sur du béton)

Cette ignorance de la religion me rappelle deux autres films. Il y a eu L’Italien, dans lequel Olivier Baroux montre le fils d’un musulman pieux et qui a décidé de suivre le jeûne du Ramadan pour faire plaisir à son père malade. Et ce bon fils refuse de coucher avec sa maîtresse après le coucher du Soleil, parce que, dit-il, le Coran l’interdit. Si Baroux avait lu le livre qu’il montre sans arrêt dans son film, L’islam pour les nuls, ou s’il avait questionné son interprète et ami Kad Merad, il aurait su que les quatre interdits (ne pas manger, ne pas boire, ne pas fumer, ne pas copuler), c’est AVANT le coucher du Soleil qu’ils s’appliquent. Après, tout est permis. Et puis, ce navet, Signes, du petit Shyamalan (l’auteur de Sixième sens), qui fait interpréter par Mel Gibson un pasteur protestant, auquel une femme demande... de l’entendre en confession ! La confession chez les protestants, mais c’est une révolution, comme on dit chez Apple. Voir le début de cet article.

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