Mariage homosexuel ? Oui, pour les enfants
L’institution du mariage me laisse indifférent, et, des couples que je connais, je ne me soucie guère de savoir s’ils sont mariés ou vivent dans le péché. Il s’ensuit que la question de savoir si on doit permettre aux homosexuels de se marier ne m’empêche pas de dormir. Je remarque simplement que les pays européens qui ont modifié leur législation pour autoriser cette forme de mariage n’ont pas sombré dans la décadence, et que les familles n’y ont pas été « détruites », comme l’annoncent les niais qui aiment se faire peur.
En fait, le mariage, qu’il soit hétéro ou non, ne me paraît avoir qu’une seule utilité : protéger les enfants. Et c’est justement cette question qui a été soulevée ce matin sur France Inter, où François Bayrou était invité à répondre aux questions des auditeurs.
Il s’est donc trouvé une auditrice pour l’interpeller sur un mode légèrement agressif, laissant soupçonner que cette dame était un tantinet homophobe et désirait s’assurer que le cher Bayrou penchait de son côté. Elle a dû, dans ce cas, être bien déçue, car, avec son calme, sa syntaxe et son élocution irréprochables, et cette humanité qui le distingue de la plupart de ses adversaires dans la course au fauteuil présidentiel, Bayrou a tenu un raisonnement que je vais résumer le plus simplement possible, au paragraphe suivant, après ce préambule de mon cru : rien n’autorise à penser qu’un enfant élevé par un couple homosexuel – deux hommes, deux femmes, peu importe – sera moins heureux et moins bien élevé que par un couple hétérosexuel, et l’on ne compte plus, je le sais par expérience, ceux dont l’enfance a été pourrie par des parents de sexes différents mais qui se haïssaient.
Voici l’exemple à l’appui du raisonnement de Bayrou : imaginez un enfant élevé par un couple homosexuel, dont l’un des deux éléments est son père ou sa mère. Logiquement, le partenaire de ce parent n’a donc avec l’enfant aucun lien naturel de parenté. Que devra-t-il se passer si ce parent vient à mourir ? Faudra-t-il, faute de lien légal avec le survivant, coller l’enfant à l’orphelinat ?
Comme on dit, poser la question, c’est y répondre !