Marie-Caroline de Naples, sur France 2

Ce qu’on apprécie, dans l’émission de France 2 Secrets d’histoire, outre l’enthousiasme naïf de Stéphane Bern (« Suivez-moi, je veux vous montrer quelque chose ! », répète-t-il en brandissant sa lampe-torche), c’est qu’on lâche un peu l’Histoire de France pour aller explorer les autres pays. Après la Turquie la semaine dernière, c’était, hier soir, le royaume de Naples et des Deux-Siciles, et sa souveraine Marie-Caroline. En fait, elle était la femme du roi Ferdinand IV, mais c’est elle qui gouvernait vraiment.

Personnage étrange que cette reine. Sœur de Marie-Antoinette, que les révolutionnaires français avaient guillotinée, elle haïssait les Français, ce qu’on peut comprendre et même admettre. Il s’ensuit que, lorsque Bonaparte fit main basse sur la France, il devint son ennemi naturel. Il est vrai que, d’une part, le personnage méritait bien cela, et d’autre part, qu’il le lui fit payer en installant plus tard, à sa place, d’abord son propre frère Joseph, puis le général Murat ! Pis que cela, voir plus loin...

Tout comme Soliman de Turquie, Marie-Caroline était passionnée d’architecture, et il faut dire que son palais, à vingt-cinq kilomètres au nord de Naples, laisse loin derrière lui notre pauvre château de Versailles, pour ce qui est de la perspective sur les bassins qui l’agrémentent !

Marie-Caroline a très mal fini, la révolution napoplitaine l’a d’abord exilée en Sicile. À son retour, elle lance une répression effroyable, et fait exécuter cent vingt mille de ses sujets républicains. Mais Napoléon finit par avoir le dessus, et elle s’exile pour la seconde fois, à Vienne, dans son pays d’origine. Comble d’horreur, en 1810, elle avait dû voir sa petite-fille Marie-Louise épouser Napoléon et lui donner un fils !