Maroc : roi en péril

Publié le par Yves-André Samère

Je n’ai pas écrit que du bien de Mohammed VI, roi du Maroc, petit potentat vulgaire, grossier, brutal, accapareur, paresseux, obèse, et qui n’a plus rien de commun avec l’enfant triste dont les Marocains avaient la nostalgie. Prodigieusement enrichi grâce au pouvoir absolu dont il se croit investi par la volonté divine, gouvernant de loin par l’intermédiaire de ses copains de lycée dont la plupart sont corrompus jusqu’à la moëlle, il vient de révéler son vrai visage, celui d’un incapable, à tout le pays, qui n’en revient pas.

Un pédophile espagnol, Daniel Galvan, avait été condamné au Maroc, à trente ans de prison, pour de multiples viols sur de jeunes enfants. Mais, au bout d’un an et demi de cabane, le roi d’Espagne, Juan Carlos, demande sa grâce à son collègue marocain, qui l’accorde sans même se donner la peine de lire le dossier. N’importe quel chef d’État, même pour faire plaisir à n’importe quelle autre canaille régnante, se serait renseigné. Lui, non.

Le prisonnier a été libéré, s’est empressé de regagner son pays, et c’est irréversible, car les nations n’extradent pas leurs propres ressortissants. Mais les Marocains ont vite appris l’affaire, et se répandent dans les rues pour conspuer leur roi. En toute logique, sa réputation a pris un tel coup et on lui trouve si peu d’excuses qu’il y a de la révolution dans l’air. Verra-t-on sa tête au bout d’une pique ? En attendant, il affirme « étudier le dossier ». A-t-il entendu parler des carabiniers d’Offenbach ?

Même Stéphane Bern ne peut plus rien pour lui, à mon (très humble) avis. Et j’ai l’impression que les Marocains vont trouver bien des charmes à son cousin Moulay Hicham, surnommé « le Prince rouge » pour ses opinions franchement à gauche (il vient d’être nommé, par Human Rights Watch, conseiller pour la supervision des droits de l’Homme dans la région MENA – Middle East and North Africa), et que bien entendu il déteste. Hicham s’est exilé aux États-Unis, il est chercheur en sciences sociales à l’Université Stanford, en Californie, et, ce qui ne gâte rien, c’est un très bel homme, bien loin du poussah dont Iznogoud voulait prendre le trône. Voir son interview sur France 24. Certes, il s’en défend et affirme n’être qu’un intellectuel, mais il a grande envie d’être roi. Et pour le Maroc, ce ne serait pas plus mal.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

J
Plusieurs questions : pourquoi Juan Carlos a-t-il demandé son extradition ? La condition dans les prisons marocaines est-elle moins bonne que celle dans les prisons espagnoles ? Le condamné<br /> purgera-t-il le reste de sa peine en Espagne ?
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