Mauvaise foi du « Canard Enchaîné »
Ceux de ses lecteurs qui ne le lisent pas en diagonale et ont un peu de mémoire connaissent bien cette charmante manie du « Canard enchaîné » : même quand il a tort, il veut avoir le dernier mot. Et je me souviens de ce ministre qu’il avait accusé d’une faute quelconque ; le ministre avait protesté, fournissant par lettre à ce journal la preuve qu’il avait imprimé une calomnie. « Le Canard », publiant la lettre, l’avait alors sobrement commentée par un « Décidément, ce monsieur fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose »…
Cette semaine, « Le Canard enchaîné » fournit une nouvelle preuve de sa mauvaise foi. L’affaire remonte au 1er juin, où il publiait que la société de conseils Altedia avait fourni deux prestations à France Télévisions ; or le journal affirmait que le président d’Altedia, Pierre Beretti, était l’époux de Murielle Charles, elle-même directrice déléguée au dialogue social de France Télévisions. Et le journal concluait à un « conflit d’intérêts ».
Après cette publication, le PDG incriminé proteste par écrit : 1. les prestations fournies par Altedia ont eu lieu en février et en juin 2009, or il ne préside la société que depuis juin 2010 ; et 2. son épouse n’a pris ses fonctions à France Télévisions qu’en janvier 2011. Par conséquent, ni l’un ni l’autre n’a quoi que ce soit à se reprocher.
« Le Canard » publie cette réponse, mais, au lieu de s’en tenir là et de s’excuser, il commente : « “Le Canard” avait interrogé Beretti sur le même sujet il y a deux mois. Le patron d’Altedia nous avait envoyés aux pelotes, ce qui est son droit. Il est étrange qu’il se plaigne aujourd’hui de n’avoir pas pu s’expliquer ».
Autrement dit, le journal déniche une information erronée, il veut interroger le « coupable » qui, n’ayant rien à se reprocher, n’a rien à dire, le journal publie l’information fausse, puis il reproche à la personne incriminée de n’avoir pas protesté plus tôt !
On n’est pas plus honnête.