Monaco dans « Secrets d’Histoire »

Publié le par Yves-André Samère

On ne s’attendait pas vraiment à ce que la dernière édition de Secrets d’Histoire, avant-hier soir sur France 2, attaque frontalement la question de la mafia russe à Monaco, on a donc dû se contenter d’une pudique allusion à son incongrue présence sur ce minuscule territoire, ainsi qu’aux pratiques de blanchiment d’argent qui, bien sûr, relèvent de la légende ! Non, comme de coutume, cette émission ne mettait en avant que du positif : les merveilles du décor de la principauté, l’action de Louis II en faveur de la Nature et plus précisément de la mer, et... la beauté des descendants de Grace Kelly, que Rainier III, qui avait plutôt l’air d’un garçon coiffeur, avait eu la bonne idée d’épouser. Il l’avait connue parce qu’elle avait tourné un film tout près de là, To catch a thief, d’Alfred Hitchcock (en français, La main au collet, avec Cary Grant et un tas d’acteurs français très connus).

Il faut dire qu’au fil des années, l’émission a de plus en plus de moyens. Si vous avez le coup d’œil cinématographique, vous aurez remarqué la multitude de plans aériens, pris depuis un hélicoptère, et plus récemment depuis un drone, tandis que les prises de vue intérieures sont souvent faites à la Louma, caméra très spéciale dont je vous parlerai un autre jour et qui le vaut bien, car c’est une invention française – comme tout ce qu’il y a de bien sous le Soleil.

Au chapitre des curiosités, une rareté : Stéphane Bern, qui parle un français parfait, a tout de même commis une faute classique : prononcer « mania » le mot magnat, qui se prononce en réalité « mag-na », le G devant être distinct, puisque cela vient du latin magnus. Il a aussi fait cette bourde d’affirmer que le prince de Monaco est l’un des derniers souverains absolus du monde. Apparemment, Stéphane n’a jamais entendu parler de l’Arabie Saoudite ou du Maroc...

En regardant cette émission, je m’amuse beaucoup à repérer les emprunts qui servent à l’illustrer, aussi bien musicaux que cinématographiques. Le cinéma est fortement mis à contribution, et c’est parfois surprenant. Dans cette dernière édition, j’ai noté deux plans extraits du film de Jean-Jacques Annaud, Le nom de la rose, d’ailleurs mentionnnés au générique de fin. Les musiques, elles, ne sont jamais référencées, mais celles des films d’Hitchcock sont omniprésentes, dues à Bernard Herrmann, l’un des plus grands génies de la musique au cinéma (il a commencé avec Citizen Kane et fini avec Taxi driver, presque rien). Mais cette fois, on a eu droit à de larges extraits de The artist, puisque ce film fait par un Français a utilisé intégralement la Suite Vertigo, issue du film d’Hitchcock !

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