Nettoyage de Constantine
En Algérie, la ville de Constantine, la troisième du pays, a vu la naissance de quelques personnages qui ne sont pas sans importance. Passons rapidement sur Enrico Macias, qui prétend y être né (c’est faux, il est natif d’un village des environs, Aïn Abid), tout comme il prétend avoir été instituteur (c’est faux, il lui aurait fallu posséder le baccalauréat, or il n’a décroché que le BEPC, aujourd’hui Brevet des Collèges ; il n’a donc été qu’instructeur). La ville a surtout vu la naissance de la princesse Charlotte de Monaco, grand-mère d’Albert ; de Smaïn ; de Paul Amar ; de Françoise Arnoul ; de l’historien Benjamin Stora ; du boxeur Alphonse Halimi ; ainsi que d’une autre personne que je ne mentionnerai pas car c’est sans intérêt !
Ajoutons qu’elle dut son nom à l’empereur romain Constantin Ier, qui la rebâtit en 313, alors qu’auparavant, elle se nommait Cirta. La statue de Constantin, assez ridicule, trônait devant la gare.
Lorsque l’Algérie devint indépendante en 1962, il était prévisible que les statues des deux généraux français qui s’étaient emparé de la ville en 1837, Lamoricière et Valée, ne feraient pas long feu, et l’armée française les déboulonna pour les rapatrier en France, où elles allèrent orner les villes natales des deux militaires. Rien à dire à cela. Mais une troisième statue, ou plutôt un simple buste, fut enlevé, et là c’est très injuste, et très caractéristique de la bêtise des nouvelles autorités du pays, car c’est celui du docteur Laveran. Tout le monde ne le sait pas, mais c’est à Constantine que ce médecin, qui devint Prix Nobel de médecine, avait découvert la cause du paludisme, pas moins. Et le lycée de filles de Constantine portait son nom. Eh bien, dégagé aussi, Laveran ! Aujourd’hui, son buste se trouve à l’hôpital militaire de Marseille, qui a également reçu son nom. C’était bien le moins.