Noël avec Disney
Je ne me cache pas de détester à la fois la notion même de Noël, qui est sans fondement (historique et religieux), et la firme Disney, dont Roger Peyrefitte a naguère écrit que son fondateur avait été « le Hitler des jeunes » (pour une fois que Peyrefitte n’écrivait pas une bêtise...).
Bref, Disney vient de s’associer avec le très contesté Amazon pour commettre une bourde ayant tout de l’infamie. Jugez un peu : un père de famille avait acheté sur Amazon deux films produits par Disney. Mais, au moment de les regarder avec ses enfants, il s’est rendu compte que les films... n’étaient temporairement plus accessibles ! Autrement dit, l’enregistrement avait été truqué pour ne plus fonctionner durant telle période prévue par l’honnête fabricant. Un peu comme un DVD acheté aux Éats-Unis est censé ne pouvoir être lu en Europe (à propos, si vous ne le savez pas, cette « protection » dérisoire est facile à contourner, j’ai « dézoné » tous les lecteurs de DVD qui me sont passés entre les mains. Même les Bluray, réputés incopiables, sont facilement craqués avec AnyDVD ou DVD-Fab, et copiables avec ce dernier logiciel).
Explication : pendant la période des fêtes, l’usine Disney oblige les clients à passer par sa propre plateforme sur Internet pour visionner les films qu’elle fabrique ! Et donc, tout ce que vous avez ACHETÉ en dehors de ce magasin virtuel devient provisoirement inexistant.
Je trouve ça très ingénieux, et beaucoup de commerces devraient imiter cet obligeant tandem Amazon-Disney. Ainsi, on pourrait interdire aux mères de famille de confectionner elles-mêmes la bûche de Noël, pour les obliger à se rendre chez un pâtissier professionnel. Tous les disques à la noix bourrés de chants de Noël pourraient cesser de fonctionner, et les amateurs seraient forcés de se taper le Petit Papa Noël de l’infernal Tino Rossi, sirupeuse rengaine qui serait diffusée moyennant finances. On interdirait les messes à la télé, afin que les fans du petit Jésus passent à la caisse, à l’église de leur quartier. Et le syndicat des Pères Noëls des grands magasins poursuivrait en justice tout père de famille qui aurait eu l’idée naze de se déguiser pour faire croire à ses lardons que l’ignoble pédophile s’est introduit nuitament dans la cheminée familiale, à des fins que je préfère ne pas connaître.