« Nus et culottés » - THE END
Hier soir passait sur France 5 le sixième et dernier épisode (pour la saison) du mini-feuilleton Nus et culottés – dont je vous ai peut-être entretenu une ou deux fois. Et cette fois, le point de départ est en Espagne, dans le sud du pays. Nants et Mouts rêvent de se rendre au Maroc, et plus précisément aux confins du désert, le fameux Sahara occidental que le roi Hassan II a volé aux Espagnols en profitant de l’agonie du général Franco, en 1975.
Comme chaque fois, le premier souci est de se vêtir, puisque les deux acolytes partent entièrement nus, avec seulement un couteau et trois caméras. Ils se vêtent avec n’importe quoi, trouvé n’importe où, avant de rencontrer des gens du cru qui s’esclaffent, les prennent en sympathie et leur offrent tout ce qui leur manque, y compris la chaleur humaine. Avec les Andalous, tout se passe bien, les jeunes et même les moins jeunes sont liants, Grenade est magnifique, mais les deux compères commettent l’erreur fatale : croire que, pour passer au Maroc et donc traverser le détroit de Gibraltar, il faut aller... à Gibraltar ! Or, Gib, c’est un morceau de l’Angleterre, et les Anglais qui y vivent ou y passent vont très peu au Maroc. Si Mouts et Nants s’étaient renseignés, ils auraient su qu’Algeciras, qui est en Espagne, est deux fois plus proche de Tanger que Gibraltar, et que les gens du coin sont un peu plus aimables.
Et donc, de Gibraltar, il n’y a que le ferry, pour lequel il faut payer. Ils arrivent à réunir quarante euros en fabriquant des origamis (des fleurs en papier), qu’ils vendent. Et les voilà à Tanger, leur calvaire est fini : les Marocains, en effet, rient de tout, sont accueillants et cordiaux, curieux des étrangers, ouvrent leur porte à tout le monde, vous prennent en autostop, vous logent et vous nourrissent, et personne ne fait la gueule.
Les deux sont tout de même pris en autostop par un couple de sexagénaires français, qui les emmène dans le sud, du côté de Ouarzazate, où ils sont un peu retardés par... la neige. Eh oui, on fait du ski au Maroc, le roi a même un palais à Ifrane, dans l’Atlas. Le même couple, qui les a déposés je ne sais où, ils le retrouvent sous une tente, une fois parvenus au désert, rendu au même point par un chemin différent. C’est là aussi que je revois le paysage familier de ma petite enfance, puisque j’ai grandi dans le même Sahara, quoique un peu plus loin : grandes dunes, dromadaires par dizaines, palmiers-dattiers où naissent les deglet nours (« doigts de lumière », en arabe, les meilleures dattes du monde), nuit glaciales mais poétiques. Par chance pour eux, ils n’ont pas connu les nuisances, scorpions et vent de sable...
Je suis un peu sceptique sur la fin : tradition oblige, les deux repartent complètement nus. Se balader à poil au Maroc, je demande à voir. En outre, le soleil vous tue en quelques heures. Leurs vêtements, ils ont dû, la scène tournée, les remettre fissa !