Pas si simple, le mariage gay !
François Hollande, interrogé par le magazine homosexuel « Têtu » (ce n’est pas le magazine qui est homosexuel, mais ceux qui le font et parfois en achètent un exemplaire), affirme que la légalisation du mariage pour les homosexuels, si lui-même est élu à la présidence, aura lieu « au printemps 2013 », l’an II de son quinquennat. Pas avant, parce que le Parlement aura tout de même deux ou trois petits problèmes, certes mineurs, à régler au préalable.
Si la loi passe, et il n’y a pas de raison de pronostiquer le contraire, cela va déboucher sur une situation curieuse. Elle concernera, non pas les mariés de l’an II eux-mêmes, mais les enfants qu’ils pourraient avoir via l’insémination artificielle (et pourquoi pas naturelle ?) ou l’adoption. En effet, le fait d’admettre par la loi qu’un enfant n’a plus obligatoirement un père et une mère, mais, disons, un parent A et un parent B, auxquels ne le liera qu’un « investissement affecto-éducatif » (pour parler cuistre, mais je promets de ne pas recommencer), oblige à se poser la question : pourquoi seulement ces deux parents-là ? Si le fait d’aimer et d’élever un enfant fait de vous un parent, pourquoi ne pas admettre dans la famille n’importe quel adulte qui l’aime et contribue à son éducation ? Son institutrice, par exemple. Ou les parents de ses copains, ou les frères et sœurs de ses parents, ou la baby-sitter ?
Supposons que deux lesbiennes désirant avoir un enfant passent par l’insémination artificielle de l’une d’elles, obtenue grâce à la semence d’un ami. Cet ami n’aurait-il pas le droit, puisqu’il est le véritable père, d’être le troisième parent ? Je n’ai encore lu aucune réponse à cette question, mais je vous signale en tout cas qu’elle s’est déjà posée au Canada, dans la province de l’Ontario ! Quid, alors, de l’autorisation parentale dans le cas d’un voyage de l’enfant à l’étranger, par exemple ?
Je sens qu’on va bien s’amuser.