Qu’ils se marient !
Ce que suggère mon titre peut surprendre, mais en fait, non.
Dans une interview qui paraît aujourd’hui dans un hebdomadaire chic pour femmes, Carla Bruni « conseille » à Hollande de se marier. Pour ma part, je me fiche bien que les gens soient mariés ou pas, mais, en ce qui concerne le président de la République, elle a un peu raison, Carlita (elle-même, qui butinait d’un amant à un autre, passant à l’occasion du père au fils, s’est mariée avec son chevalier-servant de président) : le cas est un peu spécial, et c’est si évident que je m’étonne qu’on ne le voie pas.
En effet, Hollande, qui se laisse prendre comme tout le monde à cette illusion qu’il doit exister chez nous une « première dame » (sic), a installé à l’Élysée la femme avec laquelle il vit – pour laquelle nous n’avons nullement voté –, lui a fourni un secrétariat, c’est-à-dire un bureau donnant sur la rue de l’Élysée, et, bien entendu, a mis à sa disposition du personnel rétribué sur les deniers de l’État. Outre cela, il lui a délégué une partie de ses attributions, puisque la donzelle se permet à présent de le « représenter » dans des manifestations semi-officielles (en attendant mieux, probablement), et d’y faire des discours, montrant ainsi qu’elle non plus n’y voit rien d’anormal. Et, bien entendu, pas un des honnêtes socialistes qui sont au pouvoir aujourd’hui et qui tous incarnent la morale politique, n’a émis la moindre objection, ils sont trop occupés à faire des ronds de jambe et des courbettes devant la nouvelle reine de France.
Or on voit mal en quoi un lien privé, que je ne conteste pas, vous donnerait le droit d’exercer une activité non seulement publique, mais même officielle. Il y a là un écart que la Constitution, dont ils ont tous le nom à la bouche, ne prévoit pas. Et je ne suis pas loin d’y voir un viol de ladite Constitution. Même le grand spécialiste virtuose du viol de la Constitution, Charles De Gaulle, ne laissait pas sa femme discourir à sa place : on n’a jamais entendu la voix de tante Yvonne, il n’en existe aucun enregistrement, où que ce soit.
Alors, on réunit le parlement à Versailles pour donner une place officielle à la maîtresse du président ?