Qui était Hugo Boss ?

Publié le par Yves-André Samère

Vu hier sur France 2 le documentaire Apocalypse Hitler, en deux épisodes, La menace et Le Führer. Je l’ai trouvé plutôt intéressant, grâce aux nombreux détails inédits qu’il exposait. Néanmoins, je ferais deux réserves. D’abord, son titre. Une fois de plus, on emploie le mot apocalypse dans un sens erroné, puisqu’il n’a rien à voir avec la notion de catastrophe ou de fin du monde, et signifie simplement révélation. C’est d’ailleurs le tout premier mot de ce texte en vingt-deux chapitres, qui termine la Bible, et qu’on attribue à un certain Jean, confondu à tort avec l’apôtre Jean (le pauvre, simple pêcheur et le plus jeune des disciples présumés de Jésus, était probablement illettré, incapable d’écrire un texte poétique comme l’Apocalypse). Ensuite, le fait que les deux réalisateurs aient cru bon de colorier les images originelles, qui étaient en noir et blanc (aujourd’hui, on dit « coloriser », histoire de colorier la réalité), ce qui leur donne l’aspect de ces cartes postales anciennes que des commerçants barbouillent de couleurs grossièrement appliquées afin d’en faire monter le prix.

Parmi une foule de révélations, pour rester dans l’apocalypse au sens propre, on a pu entendre qui était réellement Hugo Boss, qu’on ne connaît aujourd’hui que par son parfum pour hommes. Or Hugo Ferdinand Boss était un tailleur qui, en 1924, installa un petit atelier à Metzingen, petite ville au sud de Stuttgart, en Allemagne. Avec ses trente-trois employés, il produisit d’abord des chemises d’homme, puis des vêtements de travail, des vêtements de sport et des imperméables. Mais, après la crise de 1929 et la réduction de ses effectifs, il maintint son activité en réduisant le salaire des vingt-cinq ouvriers qui lui restent. Puis, en 1931, il adhéra au parti nazi, et se mit à fabriquer pour cette honorable corporation les uniformes de l’armée, des S.S. et des Jeunesses hitlériennes, avec l’aide d’une main d’œuvre inédite, des travailleurs forcés, français et polonais, ainsi que des déportés en camp de concentration. En 1944, il avait sous ses ordres… 324 ouvriers. Belle ascension.

Hélas, la fin de la guerre est aussi la fin des haricots pour Hugo ; il est privé de ses droits civiques et condamné à une amende de 80 000 marks. Toute cette charmante histoire n’a été rendue publique qu’en 1997, par le « Washington Post », ce qui a poussé la société qui porte son nom aujourd’hui à verser 500 000 livres sterlings au Fonds d’indemnisation des anciens travailleurs forcés.

Tâchez de vous en souvenir lorsque vous achèterez du parfum, il ne sent peut-être pas si bon que ça.

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K
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