« Relations sexuelles ? »
Dimanche, 18 heures, France Inter. À cette heure se tient une de ces émissions de « débat » entre une poignée d’invités, celles où tout le monde parle en même temps sans écouter quiconque, et à laquelle les auditeurs ne comprennent rien puisque c’est inaudible. Le thème est politique, mais le pseudo-journaliste chargé de mener ces bœufs à la foire, individu dont je refuse d’écrire ici le nom car on m’a enseigné à ne pas proférer de grossièretés, se croit obligé de poser aux trois ou quatre personnalités, dont je répète qu’elles appartiennent au monde politique, une question sur Polanski, alors que ce sujet sordide n’a rien de politique. De toute évidence, l’olibrius, qui a pris le parti du réalisateur (« Tout de même, c’est un grand cinéaste »), entend faire dire à ses invités qu’ils condamnent la justice des États-Unis, laquelle demande à la Suisse l’extradition du délinquant.
Le bide ! Tous les invités autour du micro approuvent l’hypothèse de l’extradition, estimant qu’être célèbre ne dispense pas de respecter les lois...
Ce qui motive la rédaction du présent billet, c’est que le journaliste-sic a employé, une fois de plus, l’expression « relations sexuelles avec une mineure » pour qualifier l’origine de l’affaire. « Relations »... J’ai consulté tous les dictionnaires de langue que j’avais sous la main, Larousse, Littré, La Curne, Furetière, et celui de l’Académie française, et tous définissent une relation comme un lien entre deux personnes – évidemment consentantes.
Jésus-Marie-Joseph, il y avait donc un LIEN entre la victime et son violeur ? Ainsi, après l’avoir fait boire puis droguée, ce type enfonce son membre viril de 44 ans dans l’anus d’une fille de 13 ans (qui n’avait sans doute jamais connu cela, à son âge), et il se trouve un crétin pour voir là-dedans un lien entre deux personnes ?
Au secours ! Je cherche un terme superlativement méprisant pour qualifier cette forme de journalisme. Moi, je n’ai rien trouvé.