Renflouer les banques ? Donnant donnant !
Il est normal qu’une banque en extrême difficulté soit renflouée par l’État, puisque ne pas le faire équivaudrait à léser ses clients, et ferait peser sur l’économie une menace difficile à évaluer. Mais cela ne devrait jamais avoir lieu sans contrepartie.
En premier lieu, les dirigeants incapables, au lieu d’être récompensés pour leur incapacité (comme cela se fait dans la banque, mais aussi dans l’armée et à la justice, où votre incompétence vous vaut une promotion qui permet de se débarrasser de vous en douceur), devraient être mis à la porte sans indemnité. Que je sache, dans n’importe quelle activité, lorsqu’un patron se sépare d’un employé pour faute grave, il ne lui accorde ni augmentation ni un autre poste avec davantage de responsabilité !
Et puis, n’oublions pas qu’une banque est un organisme privé. Par conséquent, toute aide financière que la collectivité lui concède devrait se traduire par une participation de l’État dans son capital. Autrement dit, l’État devrait s’attribuer, en proportion de cette aide, un paquet d’actions de la banque qui couvrirait l’argent public à elle fourni – sans oublier les droits de vote attachés auxdites actions –, libre à la banque, quand elle aurait remboursé, de racheter ses propres actions s’il veut bien les lui revendre. Pourquoi refuser à l’ensemble des citoyens un droit qui est, à titre individuel, celui de n’importe lequel d’entre eux ?
Enfin, et toujours en proportion du pouvoir que l’État achèterait de la sorte, il devrait participer à la nomination des dirigeants de la société indemnisée, comme le fait n’importe quel actionnaire par son vote en assemblée générale.