Réouverture de la Gaieté-Lyrique

Publié le par Yves-André Samère

Dire que le théâtre de la Gaieté-Lyrique rouvre ce soir « après des années de fermeture », c’est un bel euphémisme ! Admirablement placé en plein centre de Paris, ce théâtre à l’italienne a été inauguré en 1862, mais, pratiquement, je ne l’ai jamais vu ouvert. Totalement abandonné en dépit d’une façade admirable, il est resté fermé des dizaines d’années, puis, dans les années 1980, on a voulu le transformer... en parc d’attractions ! L’idée était si merveilleuse que ledit parc a fermé au bout de quelques semaines : le public ne s’était pas dérangé. À partir de 1991, l’abandon est décidé par la mairie, alors dirigée par Chirac, et son remplacement par Jean Tiberi n’arrange rien, le théâtre reste fermé : par les interstices de la porte d’entrée, parce que j’habite dans le coin, je peux parfois admirer l’intérieur en train de tomber en ruines...

Élu maire en 2001, Bertrand Delanoë décide de remettre les lieux à neuf, mais ils sont dans un tel état que le chantier, ouvert à la fin de son premier mandat, va encore durer jusqu'au 1er mars 2011, avant-hier donc.

Après Offenbach, les ballets russes, le TNP sous Jean Vilar et Silvia Monfort, le théâtre sera, dit-on, un « temple des cultures numériques et des musiques actuelles ». Traduction : il va y avoir du DJ et de la vidéo, comme s’il en pleuvait ; public visé, les djeunz, auxquels personne ne s’était jamais intéressé nulle part, on s’en doute en regardant les chaînes de télé. Or cette salle n’a jamais été prévue pour cela, et pour cause. Un nouveau bide en perspective, soldé par vingt nouvelles années de fermeture ? On verra. En attendant, il est certain qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de la Mairie, déjà noyée sous les frais causés par la rénovation des Halles, et qui doit participer pour 4,25 millions d’euros par an sur les 9,5 millions que coûtera la salle. Un jour, vous verrez, on en fera un parking.

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