Retour du métronome

Et zut, voilà que ça recommence ! Il est vrai que c’est la rentrée. Ce matin, dans les rues de Paris, une affiche pour un parfum de Chanel. Du sobre, le mot CHANEL, avec la tronche de Gaspard Ulliel, et rien d’autre.

Ulliel, on l’aimait bien, au début. Il avait une physionomie de fouine pas désagréable, et ne jouait pas si mal. Je l’ai croisé en 2007, dans un cinéma où il venait présenter Young Hannibal, dont il était la vedette, et le public l’avait applaudi. Certes, nul n’avait fait attention à Dino De Laurentiis, assis au fond de la salle, qui produisait le film, et qui était seulement le plus grand producteur du cinéma italien et mondial d’après-guerre (167 films, dont Riz amer, Europe 51, La strada, L’or de Naples, le Guerre et paix de King Vidor, Les nuits de Cabiria de Fellini, Barrage contre le Pacifique, Barabbas, La bataille des Ardennes, La Bible de John Huston, L’étranger de Visconti, L’argent de la vieille de Comencini, le Serpico de Sydney Lumet, Les trois jours du condor de Sydney Pollack, Buffalo Bill et les Indiens de Robert Altman, L’année du dragon de Michael Cimino, autant dire rien). Mais, quand on a 88 ans, il ne faut pas se mettre en avant et polluer l’espace des jeunes. Dieu merci, Laurentiis est mort il y a deux ans, bon débarras.

Ulliel m’a écœuré pour avoir tourné dans ce spot publicitaire, pour Chanel justement, et qu’avait mis en scène ce ringard de Scorsese. On voyait tout de suite la faille, le pauvre Gaspard ne sait pas marcher, il se balance, gauche-droite, gauche-droite, au point que je l’ai surnommé « le métronome ». Et l’affiche dont je parlais au début (faut suivre !) est annonciatrice d’une campagne de pub à la télé – c’est au moins la troisième année qu’on nous fait le coup. Ça va durer six semaines, et, sur Canal Plus, on va nous infliger ledit spot à raison d’une fois tous les quarts d’heure (je n’exagère nullement, vous vérifierez).

Ah, on sait nous les faire payer, les émissions non cryptées de Canal Plus !