La bourde de Neil Armstrong
Neil Armstrong, l’homme qui avait, en juillet 1969, posé le premier le pied sur la Lune, vient de mourir, et je m’abstiens de produire les parallèles vaseux qui n’ont pas manqué dans les médias, entre lui et Lance Armstrong, coureur cycliste déchu. On a même entendu, ce matin sur France Inter, un journaleux débile ajouter en renfort Louis Armstrong, au prix d’une blague tirée par les cheveux…
Non, je préfère dire un mot aimable sur ce que personne n’évoque, la phrase historique complètement ratée qu’Armstrong a prononcée dès qu’il a eu foulé de son escarpin le sol lunaire. Vous savez, le célébrissime « Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’Humanité ». D’abord, n’imaginez pas qu’il l’avait improvisée, comme ça, cette phrase, sous le coup du génie que vous donne l’espace. En fait, les gagmen de la NASA s’étaient creusé la cervelle pour trouver une déclaration historique, et la lui avaient fait apprendre par cœur. Or, telle qu’elle a été prononcée, elle était absurde !
Réfléchissez : on tentait une opposition entre le pas d’un simple mortel et le saut quantique de l’Humanité tout entière, d’accord ? Mais, dans ce cas, il eût fallu dire « Un petit pas pour UN homme, un grand pas pour l’Humanité », et pas la bourde qu’on répète admirativement depuis quarante-trois ans ! Attendu que les concepts d’Homme et d’Humanité sont équivalents, il n’y avait aucune opposition qui produise le contraste recherché.
Donc, Armstrong s’est gouré. L’émotion de cette grande première ? Le trac ? Une mémoire défaillante ? Ça n’excuse pas qu’on admire le résultat, qui ne veut rien dire.
Mais peut-être qu’Armstrong était tout simplement DANS la Lune !