Rions avec le Lévitique !
Méthode infaillible si l’on veut devenir athée : lire la Bible ! Il est en effet assez évident que ce livre, dont on prétend qu’il a été inspiré par Dieu (voire dicté par Dieu, par exemple via les instructions données à Moïse), est en fait l’œuvre d’hommes qui connaissaient assez peu le monde. Ainsi, tous les récits des évènements bibliques se cantonnent à la Palestine, l’Égypte et la Mésopotamie. Les autres régions du monde sont ignorées. Quoi ! « Dieu » ne savait pas qu’il avait créé d’autres pays ?
Le Dieu en question avait d’autres ignorances, et là, on tombe dans la loufoquerie. Ainsi, voyez le Lévitique. Ce livre est le troisième de l’Ancien Testament, il succède à la Genèse et à l’Exode (comme eux et les deux suivants, il est supposé avoir été rédigé sur les instructions de Moïse, mais on n’est pas obligé de le croire). Or le Lévitique, contrairement à ceux-là, ne raconte pas l’histoire du peuple juif, c’est un recueil d’instructions sur les règles de vie à suivre, le protocole des cérémonies destinées à rendre hommage à « l’Éternel » (je reparlerai de cette expression un autre jour), et les diverses interdictions.
Or, concernant les interdictions alimentaires, certains animaux sont qualifiés d’impurs, donc impropres à la consommation. Pour être consommables, deux conditions, exposées au chapitre 11 du Lévitique, verset 3 : « Vous mangerez de tout animal qui a la corne fendue, le pied fourchu, et qui rumine » (on estime couramment que « la corne » désigne le sabot). Conséquence, le verset 6 du même chapitre ordonne : « Vous ne mangerez pas le lièvre, qui rumine, mais qui n’a pas la corne fendue, vous le regarderez comme impur ».
Plus loin, à partir du verset 13, on énumère, « parmi les oiseaux, ceux que vous aurez en abomination, et dont on ne mangera pas », et la liste se poursuit jusqu’au verset 19, qui se termine en citant… la chauve-souris !
Enfin, les versets 21 et 22 disent que « parmi tous les reptiles qui volent et qui marchent sur quatre pieds, […] voici ceux que vous mangerez : la sauterelle, le solam, le hargol et le hagab ». Le solam est une petite sauterelle, le hargol est une espèce plus grosse, dépourvue d’ailes, et le hagab, pareillement.
Je veux bien admettre qu’à l’époque où l’Ancien Testament a été rédigé, les hommes pouvaient croire que le lapin était un ruminant, sans doute à cause de son mâchonnement perpétuel qui fait penser à celui d’une vache ; ou que la chauve-souris était un oiseau ; ou encore, que la sauterelle était un reptile. Mais Dieu, le « créateur de toutes choses » ? Il n’avait aucune notion sur ses propres créations ?