Romans policiers
Le samedi, peu avant huit heures, France Inter diffuse une courte émission, Polar express (encore ce mot envahissant, polar !) de Franck Cognard, sur les romans policiers récemment parus en format de poche. Ce matin, trois livres étaient au sommaire : Au-delà du mal, de Shane Stevens ; Gun machine, de Warren Ellis ; et Un employé modèle, de Paul Cleave. Je ne connais pas le deuxième, et n’en dirai donc rien, mais j’ai lu les deux autres, et peux ainsi pointer du doigt les insuffisances de cette émission.
Pour Au-delà du mal, le journaliste se paie une fausse audace, faire lire à l’antenne un passage particulièrement croustillant, qui, dans le livre, conclut l’un des crimes par l’épisode suivant : le tueur se masturbe sur le visage de la fille qu’il vient de tuer. La fausse audace a consisté à interrompre la phrase lue avant que le mot prohibé soit prononcé, afin, explique finement le journaliste, d’éviter que la direction de France Inter lui remonte les bretelles. Et, entre autres oublis, il ne signale pas que l’essentiel du livre, c’est l’enquête menée par le policier, qui ne sait rien de l’assassin, et aussi l’explication de tout, qui est donnée au début du livre : le meurtrier croyait qu’il était le fils de Caryl Chessman – ce petit voyou, voleur et violeur, devenu écrivain à succès en prison, que la justice des États-Unis a fini par envoyer dans la chambre à gaz, alors qu’il n’avait tué personne. Un simple détail, donc. Manquait aussi la chute de la dernière page : Thomas Bishop ne pouvait pas être le fils de Chessman, incarcéré au moment présumé de sa conception.
Sur Un employé modèle, ce... modèle de journaliste commente ainsi : le livre est désormais disponible en format de poche, régalez-vous. « Désormais » ? Ce livre date de 2006, il a été traduit en 2009, et publié en format de poche en 2011. Je l’ai lu à ce moment-là. Depuis, l’auteur a publié un autre roman, Un père idéal, paru en France la même année.
France Inter, la radio qui diffuse les nouvelles fraîches datant de trois ans.