Sarkozy chez Denisot et Barthès

Publié le par Yves-André Samère

Tant que n’a pas commencé la période où le CSA impose l’égalité absolue, dans les radio-télés, des temps de parole pour les candidats à l’élection présidentielle, Canal Plus en profite et invite au Grand Journal  (et même au Petit !), pour près de deux heures, les quatre aspirants les mieux placés. Il ne reste plus que François Hollande, qui passera demain soir.

Le cérémonial prévoit que chacun doit se présenter avant d’entrer sur le plateau, sous la forme suivante : un questionnaire s’affiche à l’écran, surperposé à l’image de l’invité, mais les questions sont « à trous », et le candidat doit compléter comme il l’entend. Marine Le Pen et François Bayrou se sont bien tirés de l’épreuve, qui n’est pas féroce (j’ignore s’ils avaient pu lire le questionnaire avant), mais, avant-hier soir, Sarkozy s’est planté. Voici ce qu’il a dit, in extenso, les passages en italiques étant dus au candidat :

Bonsoir, je m’appelle Nicolas Sarkozy. Je suis né le 28 janvier 1955 à Paris.

 

Je suis président de la République. Les Français associent souvent mon nom à une certaine autorité, alors que je me définirais plutôt comme une certaine énergie.

 

Ma force est certainement dans cette énergie, et ma faiblesse incontestablement une forme d’impatience

 

Le rôle de président de la République m’oblige à rassembler les Français et leur dire la vérité et m’empêche de euh, et m’empêche de ne pas dire, de ne pas toujours dire ce que je pense.

 

En regardant les cinq dernières années, je me dis « Ça a été un rude travail, cinq années à essayer de protéger les Français », et je pense que les cinq prochaines seront consacrées à essayer de transformer la France pour qu’elle puisse s’inscrire dans le monde du vingt-et-unième siècle.

 

Ma plus grande fierté est d’avoir pu conduire les réformes sans jamais reculer et sans violence. Et mon principal regret est sans doute de ne pas en avoir fait davantage.

 

Si Nicolas Sarkozy se trouvait en face de moi, je lui dirais « Tiens bon ».

 

À travers cet « autoportrait », je souhaite vous montrer que, bon, bien sûr, y a le Petit Journal, mais aussi le vrai Nicolas Sarkozy.

Bref, si l’on veut bien passer sur la syntaxe hésitante (il se définit comme une certaine énergie) et les vannes trahissant son obsession d’être ridicule, on aura remarqué qu’il réussit à dire le contraire de ce qu’il voulait exprimer : « Le rôle de président de la République [...] m’empêche de ne pas dire [...], de ne pas toujours dire ce que je pense ». Ah bon ? Une double négation valant une affirmation, on en tirera une conclusion cruelle sur la structure de sa pensée.

(Bien entendu, j’ai retranscrit au mot près, n’ayant qu’un peu raccourci la dernière phrase citée pour alléger le laïus)

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