Se distraire à Paris

Publié le par Yves-André Samère

Dans la capitale, en cette radieuse journée (je ne plaisante pas, il fait insolemment beau), deux lieux de distractions s’offraient au chaland (qui passe). D’abord, ce magnifique incendie boulevard de Sébastopol. La radio l’a signalé ce matin à huit heures, mais, à l’heure où je mets sous presse, soit quatre heures de l’après-midi, le boulevard est toujours interdit à la circulation, y compris piétonne, entre les rues Rambuteau et Berger. L’immeuble du 38 a intégralement flambé, de la cave au grenier, et les pompiers de Paris, qui ont dû provisoirement suspendre la vente de leur calendrier (laquelle constitue en ce moment leur principale occupation), sont eux-mêmes suspendus au-dessus du toit, qui continue d’exhaler une fumée qu’on inhale à des kilomètres – ce qui reste tout de même plus agréable que cette odeur d’oignons cuits polluant la totalité d’Amsterdam, capitale des Pays-Bas qui méritait certes mieux. Cela dit, au printemps dernier, l’incendie de l’Hôtel Lambert était plus réussi, et l’on avait bouclé pour l’occasion la moitié de l’Île Saint-Louis.

Je suis néanmoins en mesure d’apporter un démenti formel : ce n’est pas Johnny qui a allumé le feu. À cette heure, il dort encore.

L’autre lieu où les badauds, euh... badent (si-si, ce verbe existe !), c’est le nouveau jardin des Halles – du moins sa moitié ouest. On l’a inauguré hier, et les promeneurs ont eu tôt fait de venir s’y faire des bleus aux fesses en investissant ses bancs en béton. C’est au pied de l’église Saint-Eustache, et d’une tristesse à vous flanquer l’envie d’aller faire la fête au Père-Lachaise, cimetière infiniment plus gai quoique pauvre en béton. Naguère, à cet endroit des Halles, une jolie petite place en arc de cercle, visible ICI, permettait aux enfants de faire du patin à roulettes, et aux amoureux d’en faire autant, quoique sans roulettes. Aujourd’hui, ici, tout est angles aigus et gazon en projet : on sent que l’architecte doit s’être suicidé. Espérons que, dans cinquante ans, on refera complètement les Halles, et que, cette fois,  il y aura des poètes à l’Hôtel de Ville (on a l’impression que Delanoë, le maire de Paris, a fait HEC).

(Note du lendemain matin : les pompiers sont toujours présents, et le boulevard reste barré. On a construit dans la nuit une jolie palissade qui isole tout l’immeuble, et donc le café et le fleuriste du rez-de-chaussée. Les commerçants – et les résidents ! – doivent être ravis. Mais l’incendie est éteint, et le quartier ne sent plus la fumée)

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Oui, c’est tout près. On sentait la fumée. Hélas, j’ai raté le début du spectacle. Je ferai mieux la prochaine fois.
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D
En entendant parler de cet incendie, j'ai rapidement pensé à toi, mais je me souvenais que tu étais un petit peu plus haut, mais pas de beaucoup. Les cons diront que ça anime le quartier, qui n'a<br /> finalement pas trop besoin de ça, déjà !
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D
Dans un village de 6500 habitants, qui avait un seul mendiant (il a disparu, noyé peut-être par le Maire ?). Les dame âgées qui font le trajet du bus à leur maison aimeraient sans doute souffler un<br /> peu, les petites aires de jeux sans un banc pour les parents. Et les petits amoureux, hein ?<br /> Un taré-malade a eu la révélation : supprimer le thermomètre pour qu'il n'y ait plus de fièvre.
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Y
Quand on a construit le Forum des Halles, il y avait des bancs à l’intérieur. Mais on s’est aperçu que les clochards y passaient la journée et même la nuit. Alors, faute de supprimer les clochards,<br /> les commerçants de l’endroit ont fait supprimer les bancs !<br /> <br /> De même dans le métro et dans les gares. La SNCF a supprimé tous les bancs, et la RATP a fait fabriquer un nouveau modèle, sur lequel... on ne peut pas s’asseoir ! Deux cylindres horizontaux,<br /> parallèles et sans aucun appui. Très ingénieux.
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Y
Vous pensez bien que la chose a été vérifiée avant la rédaction de ma modeste remarque.
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D
Je confirme: bader s'utilise ici.<br /> "Boudu celui là, toute la sainte journée il bade au lieu de travailler!"
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D
Ne vous plaignez pas trop : dans mon village, le Maire a supprimé tous les bancs publics, comme il a interdit l'accès au parc municipal.<br /> Il a dû faire ENA, section paranoïaque.
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