Tango postal : un pas en avant, et...

Publié le par Yves-André Samère

Autrefois, vivre à Paris avait un avantage qu’aucune autre ville de France n’offrait : il existait un bureau de poste qui ne fermait jamais. Ce fut d’abord le petit bureau de la place de la Bourse, puis on transféra cet avantage à la poste principale de la rue du Louvre.

Mais il y a deux ou trois ans, quelqu’un de haut placé s’avisa que ce privilège était exagéré. On décida par conséquent que ladite poste fermerait une heure par jour ; « pour nettoyer », prétendit-on. Cela ne dura pas, puisque c’était encore trop beau, et on finit par aligner les horaires de ce bureau sur celui de tous les autres bureaux de poste : ouverture les jours ouvrables seulement, de 8 heures et demie à 19 heures, fermeture le samedi après-midi.

Il vous restait donc la possibilité, à la condition de vous lever tôt, de retirer une lettre recommandée, par exemple, en vous présentant à l’heure d’ouverture, quand il n’y avait guère d’affluence. Pas pratique pour les gens qui travaillent, mais cela a toujours été ainsi avec toutes les administrations françaises : elles ferment à l’heure où ferment tous les bureaux, il vous faut donc vous absenter de votre travail et... faire la queue interminablement si vous avez quelque chose à faire à la poste.

Eh bien, jamais à court quand il s’agit de faire un pas en arrière, la Direction de la poste a encore innové : impossible désormais de vous présenter de bonne heure à ses guichets, avant votre travail, puisque les horaires ont encore changé. On ouvre à présent... à dix heures du matin !

Je guette avec impatience la prochaine amélioration du service. On pourrait par exemple supprimer les facteurs, et obliger les usagers (qui tendent à devenir des usagés) à louer à prix d’or une boîte postale, et à y venir chercher leur courrier eux-mêmes. C’est déjà le cas en Afrique noire, où les facteurs sont inconnus.

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