Taper sur Wikipedia ? Non !

Publié le par Yves-André Samère

Cette pauvre Isabelle Giordano possède à mes yeux une vertu rare : elle me rappelle mon enfance. Plus exactement, ma petite enfance. En effet, cette période, qui a duré trois ans et dont je n’ai rien oublié, je l’ai passée entièrement au Sahara. Or, dans cette région que le capitaine Haddock a qualifiée de « pays de la soif » (Le crabe aux pinces d’or, d’Hergé, page 28), jamais vous n’auriez la témérité d’aller vous promener dans le désert sans cet ustensile en aluminium contenant au moins un litre d’eau qui peut vous sauver la vie, ustensile dont le nom rime avec bourde, ce qui nous ramène doublement à cette pauvre Isabelle.

Or celle-ci ne rate jamais une occasion de placer une banalité fondée sur les clichés les plus éculés. Aujourd’hui, s’adressant à son invité Michel Serres, savant reconnu et grand esprit, et la conversation étant tombée sur la connaissance et les moyens actuels d’y avoir accès, elle l’a apostrophé en ces termes empreints d’un soupçon scandalisé : « Mais vous ne consultez tout de même pas Wikipedia ? ». Comme si le fait de consulter cette encyclopédie en ligne était l’indice rédhibitoire d’un petit esprit naïf et ignare.

Déception pour cette pauvre Isabelle, Michel Serres a riposté qu’au contraire de ce qu’elle croyait, il consultait Wikipedia « tous les jours ». Et il ne plaisantait pas !

Soit dit en passant, cette manie des esprits forts consistant à taper sur Wikipedia commence à me bassiner sérieusement, et d’autant plus qu’elle n’est pas fondée. Entreprise totalement bénévole (3500 contributeurs ne touchant pas un centime), sans aucun actionnaire, sans lien avec aucun gouvernement, non cotée en Bourse (et pour cause !), sans conseil d’adminstration ni dirigeants collectionnant retraites chapeaux et autres golden parachutes, sans lien aucun avec les référencements commerciaux, elle fonctionne depuis dix ans et se trouve perfectionnée en temps réel, un peu comme Linux, par des créateurs passionnés qui fabriquent des outils de référencement (comment trouver un lien vers ce qu’on cherche, comment assurer le sérieux des résultats, comment gérer l’énorme bande passante que nécessitent les millions de connexions quotidiennes). Quant au reproche récurrent de publier des articles que n’importe qui peut modifier, donc truquer, il ne tient pas, car toute modification est contrôlée, puis annulée s’il s’avère qu’elle résulte d’une manipulation malveillante ou fantaisiste.

Mais ça, la pauvre fille ne le sait pas.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

Y
Il doit y avoir une bogue, car cet article semble daté du 1er février 2011... or je n’écris jamais le 1er du mois !<br /> <br /> À part cela, je suis très flatté que quelqu’un se souvienne assez d’un de mes petits écrits pour lancer une recherche sur son contenu ! Moi, je ne me souviens plus de ce que j’ai écrit<br /> hier.<br /> <br /> Sur le fond, deux explications. 1. Cet article était humoristique, ça se sent à la lecture. 2. Avec le temps, on apprend de nouveaux détails, et on PEUT changer d’avis. J’ai eu l’occasion de<br /> vérifier que Wikipedia est moins laxiste qu’on le croit, et que les modifications sont vérifiées et au besoin annulées si elles induisent le visiteur en erreur.
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C
Vous aviez un avis à première vue contraire sur le sujet de la crédibilité de Wikipedia il y a un an : http://y-a-s.over-blog.fr/article-du-serieux-de-wikipedia-66245803.html
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