Tourisme durable
En feuilletant un périodique publié par une mutuelle, je suis tombé sur une phrase curieuse : « La notion de tourisme durable n’en finit pas de séduire les vacanciers ».
Le tourisme, on connaît : il représente 12 % du PIB mondial et progresse de 4 % par an. Pour 2020, on prévoit 1,6 milliards de touristes dans le monde, soit 21 % de la population totale. Mais le tourisme « durable »...
Naïvement – vous me connaissez –, je croyais jusqu’ici que l’adjectif durable signifiait « capable de durer longtemps ». C’est d’ailleurs ainsi que l’entendent la majorité des personnes que j’ai consultées aussitôt via mon compte sur Fesse-Bouc. Certes, certes, mais alors, en quoi consiste un tourisme durable ? Serait-ce une forme de tourisme pratiqué par des voyageurs qui s’attardent durablement dans les pays visités ? Une sorte d’incrustation suscitée par une vive sympathie pour les lieux et les gens découverts sur place ?
Il semblerait que non, et une lecture attentive de l’article visé plus haut m’a convaincu de mon erreur. En effet, dès la première phrase (« Pour être réussies, les vacances doivent désormais allier dépaysement et utilité »), le dogme bien-pensant est énoncé : on NE DOIT PLUS aller en vacances pour se reposer ou se distraire, mais pour être utile ! On ne part plus vraiment en vacances, mais en missions, le mot est écrit en toutes lettres dans l’article ! Ce sont vos gosses qui vont être ravis. Apprenez-leur la position du missionnaire, ils le seront encore davantage.
Il semble que la notion de tourisme durable soit née en 1992, à Rio, lors du Sommet de la Terre (l’Éverest ?), c’est dire si c’est sérieux. Mieux, le cataclysme provoqué par l’ouragan Katrina, aux États-Unis en 2005, a permis de créer ce néologisme que je vous conseille vivement de placer dans vos conversations, surtout si vous recevez la mère de Térébentine Duflot : volontouriste. Un volontouriste, c’est un touriste qui vient aider volontairement. Mais il y a aussi l’écotourisme, qui ne fait pas mal non plus dans les débats, en moins original toutefois.
Mais, me direz-vous, et les touristes sexuels ? Ont-ils leur rôle à jouer ? La question est posée, mais, si elle reste encore pendante (oh pardon !), elle ne tardera pas à trouver une réponse, je n’en doute pas.