Tout le monde n’aime pas Venise !

Publié le par Yves-André Samère

Il y a quelques jours, j’écrivais qu’à mon avis, Venise était la plus belle ville du monde, avec Rome et dans un style très différent. Quoique les Vénitiens ne se vantent pas, ces ploucs, de posséder « la plus belle avenue du monde » – sans doute parce qu’il y a autant d’avenues à Venise que d’hommes de gauche dans le gouvernement français. (En fait, il y en a UNE : quand il est venu à Venise, l’horrible Napoléon a fait combler un canal pour le transformer en avenue, parce qu’il voulait pouvoir y faire défiler ses troupes !)

Néanmoins, Venise n’a pas toujours fait l’unanimité. Témoin ce que disait Filippo Tomaso Marinetti, poète et appartenant à un parti politique du début du vingtième siècle, le Mouvement Futuriste Italien. Il a prononcé contre Venise de bien belles phrases, dans son livre Contre Venise passéiste et autres textes, qu’hier a cité Philippe Meyer, en très peu de mots mais qui comptent dans l’histoire du bon sens et de la modération, et dont hélas je n’ai pas l’enregistrement. Son exploit le plus spectaculaire fut, en juillet 1910, de lancer le manifeste Contre Venise passéiste du haut de la Tour de l’Horloge, sur la place Saint-Marc. Un témoin un peu menteur décrivit la scène en 1968, avec un Marinetti lançant des tracts et criant « Nous répudions l’antique Venise exténuée et anémiée par des voluptés séculaires, nous répudions la Venise des étrangers amants du snobisme et de l’imbécillité universels ».

Appréciez donc, et prenez-en de la graine. Vous constaterez que Marine Le Pen et son père se sont montrés bien timorés, comparés à ce poète. J’espère qu’en Italie, on l’étudie dans les écoles.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :