Tout près de toi, mon peuple !
Il y a un aspect de la politique que j’aime par-dessus tout : c’est quand un homme (ou une femme) politique sort une imbécillité, en acte ou en parole, que tout le monde lui tombe dessus, et que, afin de rattraper le coup, il en sort une autre, mais pire !
Souvenez-vous de Michelle Alliot-Marie et de son escapade en Tunisie. En voulant expliquer ses relations douteuses avec un homme d’affaires très lié à l’ex-dictateur Ben Ali, elle avait raconté publiquement qu’elle s’était trouvée par hasard sur le même aéroport que cet individu, que par hasard il avait son avion dans cet aéroport, et que, toujours par hasard, il se rendait au même endroit qu’elle. Le hasard avait si bien fait les choses que cet homme possédait aussi à cet endroit une villa à vendre, et que précisément, les parents de madame Alliot-Marie voulait acheter ladite villa, ce qui tombait vachement bien, convenez ! Bref, elle avait répondu à l’aimable invitation et profité des places libres de l’avion, en compagnie de ses parents, qui se trouvaient également dans l’aéroport par le plus grand des hasards. Dans ses explications, MAM s’était ainsi montrée si convaincante que le Premier ministre qui l’avait installée aux Affaires étrangères l’avait priée d’aller promptement faire valoir ses talents ailleurs.
Eh bien, Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne ministre et porte-parole de la campagne électorale de Sarkozy, s’est récemment, elle aussi, couverte de gloire – sur un sujet moins grave, je le reconnais. Interrogée sur le prix du ticket de métro, question-piège classique et qui a fait tomber bien des responsables politiques, elle a répondu que ce devait être 4,50 euros ! Diable ! On sait que le prix du ticket de métro augmente souvent, mais à ce point !... Bref, acheté à l’unité, ce que pratiquement personne ne fait, le ticket coûte 1,70 euros, tandis qu’acheté par carnet de dix, il coûte 1,27 euros.
Mise au pied du mur, cette grande bourgeoise, qui probablement n’a jamais risqué un escarpin dans le métro et ne se déplace qu’en voiture avec chauffeur, a prétendu qu’elle avait donné le prix du ticket permettant de se rendre dans le patelin de banlieue où elle habite (Le Plessis-Robinson, je crois, à ce détail près que cette localité n’est pas desservie par le métro !).
On sent que ces gens sont près du peuple, donc tout désignés pour le gouverner.