Un territoire juif, avant Israël
Se trouvera-t-il un jour un historien ou, plus improbable, un journaliste, pour nous rappeler qu’en 1934, Staline a décidé d’ouvrir aux juifs une petite république, le Birobidjan ? C’est principalement une ville située à l’est de l’ancienne URSS, et le centre administratif de l’Oblast autonome juif, là où confluent les rivières Bira (un affluent du fleuve Amour) et Bidjan. Cet oblast – entité administrative dirigée par un commandant qui exerce les pouvoirs civils et militaires – est divisé en cinq parties appelés « raïons ».
La ville fut construite à la fin des années vingt, près de la frontière chinoise, sur le trajet du chemin de fer Transsibérien. Cette construction fut supervisée par un architecte suisse, Hannes Meyer, directeur du Bauhaus.
Birobidjan obtint le statut de ville indépendante en 1937. Sa langue officielle est le yiddish, et ce territoire est toujours une terre d’accueil pour les Juifs de Russie. Ils étaient encouragés à s’y installer dès 1924. C’est un cas unique, Israël mis à part, de territoire réservé aux juifs.