Une erreur techniquement humaine
Cette semaine, « Le Canard enchaîné » publie un curieux rectificatif dans sa page 4. Il se réfère à un article qu’il a publié la semaine précédente en page 2, Sarko de course, et qui rapportait les débordements de Sarkozy en province. Il y était notamment question d’un déplacement de not’ bon maît’ dans la Drôme, du service d’ordre pléthorique, des voitures qui gênaient le cortège présidentiel (qui, lui, ne gêne personne) et qu’on avait flanquées en fourrière, de la rampe, enfin, qui permit à Sa Majesté de descendre de l’Airbus, et qu’il avait fallu faire venir de Lyon parce que le petit aérodrome n’en possédait pas. L’article prétendait que cet évènement avait eu lieu le 3 mars de cette année.
Or, en s’excusant de cette « erreur technique », le Volatile rectifie : tout cela avait eu lieu, oui, mais.... un an plus tôt, et l’article avait déjà été publié à cette époque, le 8 avril 2009.
Erreur TECHNIQUE ? La belle excuse ! Aucune erreur technique ne peut faire ressurgir chez l’imprimeur un article publié un an plus tôt... Et le site Arrêt sur images, aujourd’hui – mais après moi. La vérité, c’est que le journaliste auteur de ce papier s’est embrouillé dans ses fiches et a ressorti un vieux texte, probablement parce qu’il a confondu mars 2009 et mars 2010 ! Et ce genre de baratin, qui s’appuie sur le fait que le lecteur moyen ignore comment on fait un journal, me rappelle la bonne excuse que m’avait fournie Roger Peyrefitte, un jour que je lui signalais une faute dans un de ses livres (lui qui se vantait constamment de ne jamais faire de faute de français, il avait écrit que Marguerite Yourcenar avait « stupéfait » les Académiciens, et je lui avais écrit que ce terme m’avait stupéfié). Il m’avait répondu que c’était la faute du traitement de textes, et que, lorsqu’on corrigeait telle faute ici, cela faisait surgir une autre faute là !
Mais, comme disait le capitaine Haddock, raconte ça à un cheval de bois, et il te flanque une ruade.