Une « soi-disante » politique
À Thomas Legrand, chroniqueur politique et qui officie chaque jour ouvrable sur France Inter à 7 heures 43, on confierait volontiers une classe d’écoliers du primaire. Il saurait leur enseigner la morale et le civisme, et le ferait avec cette belle conviction qui lui vaut notre estime.
À Thomas Legrand, chroniqueur politique et qui officie chaque jour ouvrable sur France Inter à 7 heures 43, on ne confierait certainement pas une classe d’écoliers du primaire. Il ne saurait pas leur enseigner la langue française !
Ce matin en effet, il a parlé, à propos d’un match de foot qui remue beaucoup d’air depuis deux jours, d’une « soi-disante politique ». Horreur ! En trois mots, deux bourdes énormes.
D’abord, l’expression soi-disant signifie « qui se dit soi-même ». Elle ne peut donc s’appliquer qu’à une personne, pas à un objet ni à un concept abstrait. J’ai déjà évoqué le « soi-disant chèque » dont Georges Pompidou niait qu’il l’ait reçu, de la part d’une entreprise d’escrocs (la Garantie Foncière), pour financer sa campagne électorale – expression qui lui avait valu une remontrance du « Canard enchaîné ».
Ensuite, l’expression soi-disant comprend un participe présent, celui du verbe dire, or les participes présents sont invariables. En aucun cas on ne peut donc mettre cette expression au féminin. En une semaine, j’ai entendu cette faute deux fois sur notre radio préférée. Le langage se dégrade, c’est clair, comme disent les djeunz... Et ce sont les gens cultivés qui lui portent les coups les plus rudes.