Michael Crichton

Publié le par Yves-André Samère

La semaine dernière, à propos de la sortie du film Jurassic world, j’ai entendu, sur je ne sais plus quelle radio ou télévision, un journaliste mal renseigné – comme ils le sont presque toujours – raconter que la saga Jurassic park avait été imaginée par Steven Spielberg. Or, pas du tout, l’auteur en était Michael Crichton, et il a collaboré à l’écriture des scénarios des deux films réalisés par Spielberg, pour une somme confortable (cinq cent mille dollars, en plus des droits des romans).

Né à Chicago en 1942, Crichton a grandi à New York, et il était le fils d’un journaliste, qui sut l’encourager à écrire. Pour commencer, il fit donc des études d’anglais à Harvard, mais, dégoûté par les méthodes d’enseignement (il avait obtenu « seulement » un B pour une étude sur George Orwell), il abandonna pour se tourner vers des études médicales à Boston. Il obtint son diplôme en 1969, mais, comme il avait gagné l’argent pour ses cours en écrivant des romans sous pseudonyme, le succès qui survint, de même que l’obligation d’aller chercher son premier prix sous son propre nom, firent que son anonymat ne tint pas longtemps. Il reprit alors son identité réelle, lâcha la médecine, et se lança dans cette nouvelle carrière, sans jamais renoncer à son goût pour la science. Il partit ainsi pour Hollywood, où il entreprit de réaliser des films d’après ses propres livres – des romans souvent axés sur la science-fiction et l’anticipation à base scientifique.

Il commença par un téléfilm, puis passa au long métrage de cinéma, filmant Westworld (en français, Mondwest), en 1973, avec Yul Brynner dans le rôle d’un robot, occasion pour un critique français malveillant d’écrire que le grand Yul avait « toujours joué comme un robot », ce qui était parfaitement faux – sinon, il n’aurait pas interprété Le roi et moi plus de mille fois sur scène. Ce film était déjà, comme plus tard Jurassic park, l’histoire d’un parc d’attraction où tout se détraquait. Le film eut un énorme succès, et la télévision le passe souvent (je l’y ai vu le mois dernier). Autre gros succès, La grande attaque du train d’or, cinq ans plus tard. Mais il fut aussi producteur, et c’est lui qui, en 1994, lança ce prodigieux succès que fut à la télévision la série E.R. (en français, Urgences, qui dura quinze ans, connut 331 épisodes, et révéla quelques vedettes, dont George Clooney).

Il ne parut jamais lui-même à l’écran, à l’exception d’une apparition en chirurgien barbu, dans un film tiré d’un de ses livres, Le mystère Andromède, réalisé par le grand Robert Wise, l’un des meilleurs réalisateurs des États-Unis (il a tout de même fait West side story, comme nul ne l’ignore). Son dernier travail au cinéma s’est fait sur Le treizième guerrier, tiré d’une de ses nouvelles, et qu’il fut obligé d’achever parce que le réalisateur en titre, John McTiernan, brouillé avec l’équipe, partit dès le tournage achevé. Crichton fit donc le montage, et il changea la musique, pour la confier au génial Jerry Goldsmith.

J’ai lu plusieurs de ses romans. Le dernier, Next, publié en 2006, est humoristique, à la limite de l’incompréhensible, mais le précédent, État d’urgence, eut un grand retentissement, car il attaquait la théorie du réchauffement climatique, ce qui lui procura un grand nombre d’ennemis !

Publié dans Livres, Cinéma

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