Déboulonnons : Giscard (2)

Publié le par Yves-André Samère

Avec Giscard, secrétaire d’État aux Finances sous De Gaulle, ministre des mêmes finances sous Pompidou, enfin président de la République entre 1974 et 1981, il y a souvent eu à boire et à manger. Non, je ne parle pas de ce truc qu’il avait inventé pour se rendre populaire : aller dîner une fois par mois dans une famille française – volontaire, mais soigneusement sélectionnée. Certes, à son actif, on relève la légalisation de l’avortement (qui n’était pas une idée de Simone Veil, comme on le croit), l’abaissement à dix-huit ans de l’âge de la majorité, la suppression des fiches d’hôtel (la police n’a pas aimé !), et la fin de la censure cinématographique, malheureusement contrebalancée dès l’année suivante par l’innovation saugrenue des « films X », fortement taxés, ce qui en fait la mesure la plus hypocrite de son septennat.

En revanche, son passif est assez lourd : gabegie des fonds publics (il utilisait les avions de la République pour aller fréquemment chasser l’éléphant en Centre-Afrique, et ses deux fils l’ont imité pour s’en aller chasser la grouse en Écosse, après avoir fabriqué un faux ordre de mission), vie privée tumultueuse (lui et sa femme étaient au bord du divorce à l’époque de son élection, et ce fêtard s’est fait prendre au petit matin, ayant embouti une camionnette de laitier alors qu’il conduisait la voiture de Roger Vadim), relations troubles avec Bokassa et sa femme Catherine (dont il fut l’amant, ce qui lui valut la haine de son prétendu « cher cousin »), arrestations arbitraires du journaliste-écrivain Roger Delpey (je vous en ai parlé ICI) et du photographe-cinéaste Raymond Depardon (je vous en parlerai bientôt), et abandon de Françoise Claustre, une ethnologue française qui resta plus de trois ans otage d’Hissène Habré dans le désert du Tibesti.

Ce dernier point, je vais le développer en plusieurs notules, sur son ressentiment envers Depardon, et sur ce qui concerne Habré, que justement on juge en ce moment à Dakar où il s’était réfugié. Au passage, on vérifiera que Mitterrand s’est lui aussi couvert de gloire dans ses relations avec cet épouvantable assassin.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :