« Peter Pan », vu autrement
Avant-hier, à propos de Spielberg, j’ai fait une brève allusion à Peter Pan. Or, avant d’être un film muet en 1924 (on y a ajouté une musique en 1999), puis un dessin animé produit par l’usine Walt Disney en 1953 (il comptait quatre réalisateurs et a fait un triomphe mondial), puis un autre, en 1960, avec des acteurs, Peter étant joué par une fille, puis un autre film avec acteurs en 2003, plus une adaptation anglaise qui ne sortira que le 8 octobre dans seize pays et le 21 chez nous, due au grand Joe Wright et retitrée Pan tout court, sans compter les innombrables téléfilms et autres vidéos, l’œuvre a été une pièce et un roman – que j’ai lu – de James Matthew Barrie, écrivain et acteur. Soit en passant, lorsque sa pièce a commencé d’être jouée, c’est lui qui a décidé de remplacer le garçon qui jouait Peter, lequel a treize ans, par une actrice, dont la voix ne craignait pas la mue, cette catastrophe ! (On aurait peut-être dû castrer le garçon. Mais la mode semble perdue)
Peter Pan passe pour une féerie poétique, dans laquelle le personnage principal symbolise les garçons « qui ne veulent pas grandir ». Il y a de ça, je ne dis pas le contraire, mais nul ne semble remarquer que c’est aussi... un vigoureux pamphlet contre les mères, caractère n’apparaissant qu’à la lecture du texte. Bien entendu, dans toutes les adaptations cinématographiques ou scéniques – j’en ai vu une au Casino de Paris –, on gomme précautionneusement ce détail, et le méchant de l’histoire est un pirate ayant perdu une main, le Capitaine Hook. Sans quoi, il y aurait des émeutes dans les salles, voire des défilés vengeurs entre Bastille et Nation pour la faire interdire.
Je pense que Barrie avait eu des ennuis avec sa mère, ou avec la mère de quelqu’un d’autre. Pas étonnant, toutes les mères semblent avoir été créées uniquement pour gâcher la vie de leurs enfants. Ce qu’elles font très bien, il faut le reconnaître.