Paris : encourageons les contrevenants
Anne Hidalgo, maire de Paris depuis un an, réussit à surpasser dans la démagogie son prédécesseur et mentor Bertrand Delanoë. Incapable de faire sanctionner les cyclistes, qui sont quasiment tous en infraction et gênent partout les piétons, y compris dans les espaces réservés à ceux-ci (trottoirs et rues piétonnes), elle vient de leur faire un cadeau royal : désormais, à Paris, ils pourront circuler en sens interdit, brûler les feux rouges, tourner aux carrefours dans le sens qui leur conviendra, et ainsi de suite. Ils le faisaient déjà, quoique en dépit de la loi, et sous les yeux des policiers, qui ne réagissaient jamais.
Justification donnée : on avance que ces broutilles ne causaient que « peu d’accidents ». Bobard ? Statistiques mises sous le boisseau ? Qui n’a jamais vu un cycliste, roulant à fond de train sur un trottoir, foncer sur les piétons qui n’avaient que la ressource de s’écarter, peut gober cet énorme mensonge.
Mais très bien. Autorisons aussi la vente et la consommation de toutes les drogues, cannabis, cocaïne, héroïne, crack, ecstazy, etc. Bien sûr, puisque ces substances ne causent de mal qu’à ceux qui en prennent. Vous n’avez jamais fait d’overdose parce que quelqu’un se piquait à côté de vous, pas vrai ?
On sait de quoi est capable l’équipe municipale, on l’a vue à l’œuvre dans la sinistre histoire des cadenas du Pont-des-Arts, où elle a justifié leur destruction en s’appuyant sur des données mensongères, grotesquement truquées. J’en ai fait la démonstration mathématique, mais comme personne ne s’intéresse « aux chiffres », comme on dit bêtement, la mairie jouait sur le velours.
(Soit dit en passant, les cadenas s’harmonisaient discrètement avec le site. Les panneaux bariolés qui les ont remplacés n’ont pas cet avantage. Apparemment, madame Hidalgo supportait moins bien la vue d’un cadenas que celle d’un plug anal géant de plastique vert sur la Place Vendôme)