De la viande, mais sans animaux !

Publié le par Yves-André Samère

Non, je ne me suis pas transformé en avatar de Brigitte Bardot. D’abord, l’idée seule que je puisse faire castrer un âne que m’aurait confié un voisin me semble burlesque. Mais je ne partage pas non plus le cynisme cruel de l’espèce humaine, qui considère que la vie d’un animal ne vaut rien, comparée au plaisir qu’on en peut tirer en dévorant sa chair. Dites, les hommes, vous estimez que vous le valez bien ?

Mais laissons tomber l’argument sentimental, et voyons plutôt la réalité brute : rien n’est plus absurde que notre méthode pour obtenir de la viande, et le passage par l’élevage de bêtes à sacrifier donne quelques résultats qui défient le bon sens.

D’abord, on ne sait pour ainsi dire jamais ce que contient réellement notre assiette... ou de quoi est fait le hamburger ou le cheeseburger dont se délectent les naïfs, lesquels trouvent cette pseudo-nourriture « géniale » parce que la mode en vient des States, comme ils disent. Vous vous souvenez de l’expression minerai de viande, dont nous avons appris l’existence à l’occasion de cette affaire ridicule des lasagnes à la viande de cheval ? Vous connaissez le taux de bactéries E. Coli dans la mixture que vous ingurgitez en croyant vous régaler ? Vous savez que, pour produire, en passant par l’animal de l’élevage, un kilo de bifteck, il faut, référence ICI, 13 500 litres d’eau ? Non pas que cette eau soit détruite définitivement, puisque c’est physiquement impossible (j’y reviendrai), mais, aux endroits où cette eau est utilisée, elle serait bien mieux employée à tout autre chose – comme laver votre voiture tous les deux jours ou renouveler plus souvent l’eau de votre piscine ? Alors qu’il ne faut que... 25 litres d’eau pour produire un litre de bière !

Mais trève de plaisanteries, je vous expliquerai bientôt comment on a trouvé le moyen, en Californie, de court-circuiter le processus d’élevage et abattage des animaux, pour produire de la viande ayant EXACTEMENT la même composition, mais directement à partir des végétaux. Si cette méthode parvient à s’imposer, ce sont les animaux qui vont être contents ! Pas les patrons des abattoirs, mais ceux-là, on s’en fout.

Écrire ci-dessous une ânerie quelconque :

D
Et si les consommateurs de "nuggets" de poulet et "cordons bleus" pouvaient avoir vu le reportage que j'ai suivi il y a peu (c'était sur M6, si si!) où l'on voyait les conditions "d'élevage" de ces pauvres poulets martyrisés et gavés d'antibiotiques au Brésil pour donner une chair volumineuse et pas chère... <br /> J'ai dans mon jardin toute une famille de poules que j'observe chaque jour dans sa vie et dans ses moeurs et je ne comprend pas comment on peut traiter ces êtres (et d'autres) comme du "minerai" en effet.
Répondre
Y
« Le Canard » en parle très souvent, dans sa page 5. Ça m’a totalement écarté de ce type de nourriture. Parfois, j’imagine une nouvelle espèce de ruminants ou de gallinacés élevant des êtres humains pour le même usage.
J
Par contre, j'espère que leur méthode est exportable, parce que les végétaux en Californie, ils ont intérêt à être résistants J'ai goûté récemment le hachis végétal Sojasun, et ben pas mauvais du tout ! Et pas très cher, de mémoire !
Répondre
Y
Je préciserai ça dans mon prochain article sur la question. Et oui, c’est parfaitement exportable. Il va falloir que je goûte ce hachis Sojasun, si j’en trouve.